Rachid Barnat - L’agitation introduite avec violence et rapidité par Ghannouchi dans la société tunisienne depuis son retour d’exil de Londres, a son origine dans une guerre d’influence entre deux tendances opposées entre sunnites et chiites.


Un rappel historique: à la mort du prophète Mohamed, son compagnon Omar Ibn El Khattab, qui sera le premier calife, a dit: «Que ceux qui ont adoré Mohamed, sachent qu’il est mort, et que ceux qui ont adoré Dieu, sachent qu’il est éternel».
Ce qui n’a pas plu à la famille de Mohamed qui prétend que le pouvoir que détenait le prophète comme chef temporel lui revient. Mohamed n’ayant aucun fils vivant, elle décide que ce pouvoir échoit à son gendre Ali.
Ceux qui ont suivi Ali ont créé une scission appelée «chi’â» parce qu’ils lui ont fait allégeance («châya’oû» Ali). Une guerre de succession aura lieu avec batailles sanglantes entre les deux clans: les héritiers de Mohamed et ses successeurs les «sa’haba» (compagnons).
Ali, sa famille et ses sympathisants se sont finalement réfugiés dans l’actuel Irak. Où les fils d’Ali, El Hassan et El Hussein seront assassinés. Ainsi il ne reste plus de descendant mâle au prophète Mohamed.
Depuis, deux mouvements islamiques mèneront le monde musulman avec tantôt la domination de l’un, tantôt la domination de l’autre.
Ces deux courants de l’Islam se distingueront par les sources utilisées pour écrire le droit musulman.
1 - Les Sunnites : dont la doctrine s’appuie sur 4 sources:
-  le Coran ; puis pour les cas non directement évoqués dans le Coran, ils utilisent :
-  la « sunna » qui est la conduite du prophète dont les actes ont valeur de loi. D’où leur appellation de «sunnites». La «sounna» étant elle-même l’ensemble des «hadiths» du prophète (somme de ses commentaires) + «es’sira» du prophète (ses faits et gestes). Puis :
-  le consensus des jurisconsultes musulmans «al ijma’â». Puis finalement:
- la déduction juridique «qiyas» du jurisconsulte, à condition qu’elle ne contredise pas les 3 références précédentes.
Il existe d’autres sources de référence selon les écoles sunnites ou «madhhab» (obédience). Les 4 principales écoles étant le malékisme, le hanafisme, le chafiisme, et le hanbalisme dont une manifestation récente est le wahhabisme et le salafisme.
2° - les Chi’ites: pour qui après l’assassinat d’El Hassan et d’El Hussein, ceux-ci devenant leurs martyres emblématiques; le pouvoir spirituel dont bénéficiait la famille du prophète sera transmis par Dieu à des Ayatollah (aya = preuve) dont le nom se traduit par «preuve de Dieu sur terre». Ce qui leur donne un pouvoir spirituel d’essence divine.
Et ayant rappelé cela, il est clair que «ayatollahs et fatwas» ne sont que de pures créations humaines, ce qui choque profondément les sunnites.
Ces deux tendances se considèrent mutuellement comme «illicites et impies» par leur idéologie fondatrice même. D’où les guerres qu’ils se font depuis toujours au nom d’Allah et qui ne sont, de toue évidence, que des guerres humaines pour le pouvoir.
L’aire d’influence de ces deux tendances religieuses se traduit géographiquement depuis quelques siècles par la répartition suivante:
-  Sunnites: au Moyen Orient, en Afrique de l’Est et en Afrique du nord jusqu’en Espagne;
-  Chi’ites : en Iran, une partie de l’actuel Irak et un peu tout autour (Syrie…).
Pour les sunnites, il y aura plusieurs écoles d’interprétation du Coran sur la base des «hadith + sunna du prophète», qui donneront le droit musulman sunnite. Dont voici les plus importantes:
-  école malikite, école suivant l’Imam Malik Ibn Anas: très dominante en Afrique du Nord, basée sur «l’ijtihad» (exégèse) permanent et utilisant pour cela la dialectique de la «philosophie»;
- école hanbalite, école de l’iman Ahmed Ibn Hambal, qui prône l’origine divine du droit: très dominante en Arabie et tout autour, excluant la dialectique philosophique, préfèrent la rigueur textuelle.
Pour l’Imam Malek en gros, il préfère légiférer au cas par cas et «philosopher» à la manière des philosophes grecques pour trouver la solution à ce qui n’est pas clairement exprimé…
Le malikisme est ancré en Tunisie depuis des siècles. La Grande Mosquée de Kairouan, appelée aussi mosquée d’Oqba Ibn Nafi, était réputée depuis le IXe siècle pour être l’un des plus important centres d’enseignement de la jurisprudence malikite.
Tandis que pour l’Imam Ahmed Ibn Hambal, au contraire, veut tout anticiper et réguler en ne se basant que sur une interprétation «textuelle» du Coran et de la sounna, sans «philosopher».
L’école hanbalite donnera naissance à un mouvement plus rigoriste « les salafiyuons » (les prédécesseurs ou les ancêtres, c'est-à-dire les compagnons du prophète et les deux générations qui leur succédèrent) qui ont décidé qu’il n’est plus nécessaire de faire d’exégèse (Ijtihad) puisque tout a été dit, tout a été commenté et tout a été légiféré… il ne reste au souverain qu’à appliquer la chariâa (le droit) somme de tout le travail fait par les «salafiyouns».
Un imam d’Arabie du nom de Mohamed Ibn Abdel Wahhab va encore durcir le salafisme, puisqu’il va le rigidifier par une lecture encore plus stricte et «textuelle» du Coran et de la sounna, mais aussi de la charia. L’intention de cet imam était de ramener l’islam à sa pureté d’origine. Ses fidèles rejettent toute tradition extérieure au Coran et à la sunna et refusent le culte des saints. D’ailleurs la plupart des musulmans se désolidarisent de ce mouvement qu’ils considèrent comme sectaire et extrémiste.
Il va codifier tout du comportement que doit avoir un musulman, au quotidien ! (Conduite, tenues vestimentaires burqa, niqab, barbes pour les hommes au henné si possible pour reprendre le critère de beauté masculine répandu à la Mecque et adopté par le prophète Mohamed lui même…..jusqu’à s’immiscer dans les rapports intimes du couple pour leur dicter leurs conduite).
Il fera un pacte avec le roi Abdel Aziz Ibn Saoud : il soutiendrait le pouvoir temporel du roi Ibn Saoud en contre partie il s’occupera du pouvoir spirituel du royaume. Il décrétera que toute atteinte ou contestation de la famille Ibn Saoud gardienne des lieux saints (Médine et la Kaaba…) sera assimilée à la «fitna» (zizanie) et donc sacrilège et punissable comme tel, assurant à cette monarchie l'intouchabilité. Ce qui fut convenu et que la famille royale perpétue encore en propageant le wahhabisme et en le finançant.
Sauf que les guerres de ces deux tendances vont reprendre de plus belles pour une hégémonie la plus étendue possible. Ce sera à qui mieux-mieux…
Le pétrole, et la richesse qu’il va induire, va faire que la puissance financière et hégémonique :
-  du sunnisme, sera l’Arabie Saoudite,
-  du chiisme, ce sera l’Iran.
Les guerres en Afghanistan vont donner l’occasion au salafisme de se propager dans la région grâce à Al Qaïda (Ben Laden est saoudien et de culture wahhabite). De retour chez eux, beaucoup de combattants venus aider les Afghans, et venant d’Afrique du nord, vont importer le salafisme dont ils se sont imprégnés là-bas, aussi bien en Algérie qu’en Tunisie.
Le salafisme se propagera plus facilement dans les pays déstabilisés ou en guerre comme dans le Pakistan, l’Afghanistan, le Soudan, les pays balkaniques et en Tchétchénie, financé toujours par les pays du Golfe.
Mais aussi en Europe dans les quartiers dits «difficiles» parmi les populations «délaissées» et plus particulièrement parmi des jeunes en perte de repère, contents de «retrouver», pensent-ils, leur identité musulmane... dans un salafisme complètement étranger au rite de leur parents, mais seule «disponible» sur le terrain grâce à un prosélytisme agressif et au financement de l'Arabie Saoudite et autres pays du Golfe.
Et depuis l’étranger, ils n’ont cessé de faire du prosélytisme au salafisme version wahhabite.
La guerre en Irak va donner l’occasion au «chiisme» de se propager au Moyen Orient mais aussi au Liban et en Palestine (Hisb’Allah….)

Une volonté d’hégémonie saoudienne
Sous Bourguiba puis sous Ben Ali, un mouvement d’opposition religieux s’est installé petit à petit en Tunisie. Il se radicalisera suite aux répressions dues aux deux présidents.
Certains des fondateurs de ces partis religieux partiront en exil en Angleterre ou en Arabie Saoudite.
Financés et soutenus par les pays du Golfe et par l’Arabie Saoudite, où séjournera durant son exil Abdel Fatah Mourou, cofondateur d'Ennahdha. En retour, ils ont adopté le salafisme de ces pays jusqu’au wahhabisme, son expression la plus radicale, pour l'importer en Tunisie.
Après la révolution des jeunes tunisiens, ils sont rentrés en masse avec à leur tête le fondateur de leur mouvement Rached Ghannouchi, et en opportunistes, ils tentent de s’emparer de la révolution des jeunes tunisiens, qui – nous le savons – n’a jamais été «religieuse», pour tenter d’instaurer un régime comme en Arabie Saoudite qui les finance.
Si les Tunisiens se laissent faire, la Tunisie passera sous influence de l’Arabie Saoudite et d’autres pays du Golfe, qui nous exporteront leur mode de vie, leur mode de pensée et leur mode vestimentaire…
Or nous savons ce qu’est le wahhabisme dont souffrent en premier les Saoudiennes!
Et voilà comment notre Tunisie d’obédience malékite, c’est-à-dire tolérante, pacifiste, pratiquant l’exégèse permanente voulue par le Coran et ne donnant aucun pouvoir à un clergé autoproclamé de réguler la pratique du croyant, va tomber dans le salafisme des islamistes, connu pour son intolérance, son dirigisme et sa violence au point de heurter nos traditions religieuses par leurs pratiques ostentatoires et leurs tenues vestimentaires d’importation saoudienne qui font injure aux tenues traditionnelles des tunisiens (la jebba) et des tunisiennes (le safsari, la lahfa, la foute, la taqrita…).
C’est à tous les Tunisiens de faire barrage au salafisme envahissant et surtout liberticide, qui n’a aucun fondement divin mais résulte uniquement d’un combat humain pour le pouvoir et ne correspond en aucune manière à la longue tradition tunisienne.
Car sous couvert de religion, les salafistes font de la politique.
Derrière ces partis islamistes se cache une volonté d’hégémonie saoudienne sur notre pays.

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La Tunisie dans le jeu géopolitique de l’islam
Rachid Barnat - L’agitation introduite avec violence et rapidité par Ghannouchi dans la société tunisienne depuis son retour d’exil de Londres, a son origine dans une guerre d’influence entre deux tendances opposées entre sunnites et chiites. 
Un rappel historique: à la mort du prophète Mohamed, son compagnon Omar Ibn El Khattab, qui sera le premier calife, a dit: «Que ceux qui ont adoré Mohamed, sachent qu’il est mort, et que ceux qui ont adoré Dieu, sachent qu’il est éternel».
Ce qui n’a pas plu à la famille de Mohamed qui prétend que le pouvoir que détenait le prophète comme chef temporel lui revient. Mohamed n’ayant aucun fils vivant, elle décide que ce pouvoir échoit à son gendre Ali.
Ceux qui ont suivi Ali ont créé une scission appelée «chi’â» parce qu’ils lui ont fait allégeance («châya’oû» Ali). Une guerre de succession aura lieu avec batailles sanglantes entre les deux clans: les héritiers de Mohamed et ses successeurs les «sa’haba» (compagnons).
Ali, sa famille et ses sympathisants se sont finalement réfugiés dans l’actuel Irak. Où les fils d’Ali, El Hassan et El Hussein seront assassinés. Ainsi il ne reste plus de descendant mâle au prophète Mohamed.
Depuis, deux mouvements islamiques mèneront le monde musulman avec tantôt la domination de l’un, tantôt la domination de l’autre.
Ces deux courants de l’Islam se distingueront par les sources utilisées pour écrire le droit musulman.
1 - Les Sunnites : dont la doctrine s’appuie sur 4 sources:
-  le Coran ; puis pour les cas non directement évoqués dans le Coran, ils utilisent :
-  la « sunna » qui est la conduite du prophète dont les actes ont valeur de loi. D’où leur appellation de «sunnites». La «sounna» étant elle-même l’ensemble des «hadiths» du prophète (somme de ses commentaires) + «es’sira» du prophète (ses faits et gestes). Puis :
-  le consensus des jurisconsultes musulmans «al ijma’â». Puis finalement:
- la déduction juridique «qiyas» du jurisconsulte, à condition qu’elle ne contredise pas les 3 références précédentes.
Il existe d’autres sources de référence selon les écoles sunnites ou «madhhab» (obédience). Les 4 principales écoles étant le malékisme, le hanafisme, le chafiisme, et le hanbalisme dont une manifestation récente est le wahhabisme et le salafisme.
2° - les Chi’ites: pour qui après l’assassinat d’El Hassan et d’El Hussein, ceux-ci devenant leurs martyres emblématiques; le pouvoir spirituel dont bénéficiait la famille du prophète sera transmis par Dieu à des Ayatollah (aya = preuve) dont le nom se traduit par «preuve de Dieu sur terre». Ce qui leur donne un pouvoir spirituel d’essence divine.
Et ayant rappelé cela, il est clair que «ayatollahs et fatwas» ne sont que de pures créations humaines, ce qui choque profondément les sunnites.
Ces deux tendances se considèrent mutuellement comme «illicites et impies» par leur idéologie fondatrice même. D’où les guerres qu’ils se font depuis toujours au nom d’Allah et qui ne sont, de toue évidence, que des guerres humaines pour le pouvoir.
L’aire d’influence de ces deux tendances religieuses se traduit géographiquement depuis quelques siècles par la répartition suivante:
-  Sunnites: au Moyen Orient, en Afrique de l’Est et en Afrique du nord jusqu’en Espagne;
-  Chi’ites : en Iran, une partie de l’actuel Irak et un peu tout autour (Syrie…).
Pour les sunnites, il y aura plusieurs écoles d’interprétation du Coran sur la base des «hadith + sunna du prophète», qui donneront le droit musulman sunnite. Dont voici les plus importantes:
-  école malikite, école suivant l’Imam Malik Ibn Anas: très dominante en Afrique du Nord, basée sur «l’ijtihad» (exégèse) permanent et utilisant pour cela la dialectique de la «philosophie»;
- école hanbalite, école de l’iman Ahmed Ibn Hambal, qui prône l’origine divine du droit: très dominante en Arabie et tout autour, excluant la dialectique philosophique, préfèrent la rigueur textuelle.
Pour l’Imam Malek en gros, il préfère légiférer au cas par cas et «philosopher» à la manière des philosophes grecques pour trouver la solution à ce qui n’est pas clairement exprimé…
Le malikisme est ancré en Tunisie depuis des siècles. La Grande Mosquée de Kairouan, appelée aussi mosquée d’Oqba Ibn Nafi, était réputée depuis le IXe siècle pour être l’un des plus important centres d’enseignement de la jurisprudence malikite.
Tandis que pour l’Imam Ahmed Ibn Hambal, au contraire, veut tout anticiper et réguler en ne se basant que sur une interprétation «textuelle» du Coran et de la sounna, sans «philosopher».
L’école hanbalite donnera naissance à un mouvement plus rigoriste « les salafiyuons » (les prédécesseurs ou les ancêtres, c'est-à-dire les compagnons du prophète et les deux générations qui leur succédèrent) qui ont décidé qu’il n’est plus nécessaire de faire d’exégèse (Ijtihad) puisque tout a été dit, tout a été commenté et tout a été légiféré… il ne reste au souverain qu’à appliquer la chariâa (le droit) somme de tout le travail fait par les «salafiyouns».
Un imam d’Arabie du nom de Mohamed Ibn Abdel Wahhab va encore durcir le salafisme, puisqu’il va le rigidifier par une lecture encore plus stricte et «textuelle» du Coran et de la sounna, mais aussi de la charia. L’intention de cet imam était de ramener l’islam à sa pureté d’origine. Ses fidèles rejettent toute tradition extérieure au Coran et à la sunna et refusent le culte des saints. D’ailleurs la plupart des musulmans se désolidarisent de ce mouvement qu’ils considèrent comme sectaire et extrémiste.
Il va codifier tout du comportement que doit avoir un musulman, au quotidien ! (Conduite, tenues vestimentaires burqa, niqab, barbes pour les hommes au henné si possible pour reprendre le critère de beauté masculine répandu à la Mecque et adopté par le prophète Mohamed lui même…..jusqu’à s’immiscer dans les rapports intimes du couple pour leur dicter leurs conduite).
Il fera un pacte avec le roi Abdel Aziz Ibn Saoud : il soutiendrait le pouvoir temporel du roi Ibn Saoud en contre partie il s’occupera du pouvoir spirituel du royaume. Il décrétera que toute atteinte ou contestation de la famille Ibn Saoud gardienne des lieux saints (Médine et la Kaaba…) sera assimilée à la «fitna» (zizanie) et donc sacrilège et punissable comme tel, assurant à cette monarchie l'intouchabilité. Ce qui fut convenu et que la famille royale perpétue encore en propageant le wahhabisme et en le finançant.
Sauf que les guerres de ces deux tendances vont reprendre de plus belles pour une hégémonie la plus étendue possible. Ce sera à qui mieux-mieux…
Le pétrole, et la richesse qu’il va induire, va faire que la puissance financière et hégémonique :
-  du sunnisme, sera l’Arabie Saoudite,
-  du chiisme, ce sera l’Iran.
Les guerres en Afghanistan vont donner l’occasion au salafisme de se propager dans la région grâce à Al Qaïda (Ben Laden est saoudien et de culture wahhabite). De retour chez eux, beaucoup de combattants venus aider les Afghans, et venant d’Afrique du nord, vont importer le salafisme dont ils se sont imprégnés là-bas, aussi bien en Algérie qu’en Tunisie.
Le salafisme se propagera plus facilement dans les pays déstabilisés ou en guerre comme dans le Pakistan, l’Afghanistan, le Soudan, les pays balkaniques et en Tchétchénie, financé toujours par les pays du Golfe. 
Mais aussi en Europe dans les quartiers dits «difficiles» parmi les populations «délaissées» et plus particulièrement parmi des jeunes en perte de repère, contents de «retrouver», pensent-ils, leur identité musulmane... dans un salafisme complètement étranger au rite de leur parents, mais seule «disponible» sur le terrain grâce à un prosélytisme agressif et au financement de l'Arabie Saoudite et autres pays du Golfe.
Et depuis l’étranger, ils n’ont cessé de faire du prosélytisme au salafisme version wahhabite.
La guerre en Irak va donner l’occasion au «chiisme» de se propager au Moyen Orient mais aussi au Liban et en Palestine (Hisb’Allah….)
Une volonté d’hégémonie saoudienne 
Sous Bourguiba puis sous Ben Ali, un mouvement d’opposition religieux s’est installé petit à petit en Tunisie. Il se radicalisera suite aux répressions dues aux deux présidents.
Certains des fondateurs de ces partis religieux partiront en exil en Angleterre ou en Arabie Saoudite. 
Financés et soutenus par les pays du Golfe et par l’Arabie Saoudite, où séjournera durant son exil Abdel Fatah Mourou, cofondateur d'Ennahdha. En retour, ils ont adopté le salafisme de ces pays jusqu’au wahhabisme, son expression la plus radicale, pour l'importer en Tunisie.
Après la révolution des jeunes tunisiens, ils sont rentrés en masse avec à leur tête le fondateur de leur mouvement Rached Ghannouchi, et en opportunistes, ils tentent de s’emparer de la révolution des jeunes tunisiens, qui – nous le savons – n’a jamais été «religieuse», pour tenter d’instaurer un régime comme en Arabie Saoudite qui les finance.
Si les Tunisiens se laissent faire, la Tunisie passera sous influence de l’Arabie Saoudite et d’autres pays du Golfe, qui nous exporteront leur mode de vie, leur mode de pensée et leur mode vestimentaire…
Or nous savons ce qu’est le wahhabisme dont souffrent en premier les Saoudiennes!
Et voilà comment notre Tunisie d’obédience malékite, c’est-à-dire tolérante, pacifiste, pratiquant l’exégèse permanente voulue par le Coran et ne donnant aucun pouvoir à un clergé autoproclamé de réguler la pratique du croyant, va tomber dans le salafisme des islamistes, connu pour son intolérance, son dirigisme et sa violence au point de heurter nos traditions religieuses par leurs pratiques ostentatoires et leurs tenues vestimentaires d’importation saoudienne qui font injure aux tenues traditionnelles des tunisiens (la jebba) et des tunisiennes (le safsari, la lahfa, la foute, la taqrita…).
C’est à tous les Tunisiens de faire barrage au salafisme envahissant et surtout liberticide, qui n’a aucun fondement divin mais résulte uniquement d’un combat humain pour le pouvoir et ne correspond en aucune manière à la longue tradition tunisienne. 
Car sous couvert de religion, les salafistes font de la politique.
Derrière ces partis islamistes se cache une volonté d’hégémonie saoudienne sur notre pays.