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Ambassade de Tunisie à BerneNous publions ci-dessous cette lettre d’un citoyen tunisien qui dénonce une mauvaise gestion de l’ambassade de Tunisie en Suisse.

Quand vous êtes chômeur de longue durée essayant tous les jours de vous convaincre des vertus de la patience et rassasiant les discours sur les difficultés économiques du pays, les finances en berne et le budget de l'Etat en quasi faillite, et qu'un ami vient vous compter l'histoire d'une de ses collègues, qui se vante, pour rendre jaloux ses amis restés à Tunis, de coûter, à nous autres, pauvres contribuables, plus de 700 dinars par jour et depuis plus de 4 mois, soit un total de plus de 80.000 dinars jusqu'ici, vous avez infailliblement le sang qui vous monte dans la tête, les dents qui se resserrent, le cerveau qui bouillonne et l'envie qui vous submerge de casser quelque chose par vos mains.

Une fois calmé, j'ai essayé d'en savoir plus et j'ai mené ma petite enquête en faisant chauffer ma carte téléphonique.

Renseignement pris donc, il s’avère qu'il s'agit d'une diplomate envoyée en Suisse, en janvier 2015, et qui, depuis, continue de séjourner dans un hôtel luxueux, en attendant que le comptable de l'ambassade lui trouve un appartement, comptable qui continue de refuser de s'en occuper car pour lui, ce n'est pas son job.

Autant dire que personne n'est en train de lui chercher ce maudit appartement.

Entre-temps, l'ambassade de Tunisie à Berne continue de payer 700 dinars par jour pour héberger notre valeureuse diplomate.

On peut légitimement se demander où est donc passé le ministère des Affaires étrangères et, surtout, qu'en pense l'ambassadeur qui est le premier responsable de la gestion de son ambassade.

Et bien le ministère n'en sait probablement rien et l'ambassadeur n'en pense peut-être rien, ni de cette affaire ni d'autre chose.

Sa «majesté» partage deux qualités avec notre diplomate: ils sont tous les deux furtifs et vous ne risquez donc pas de les rencontrer – ou très rarement – dans les couloirs des Nations Unies à Genève.

D’ailleurs, nos compatriotes là-bas appellent l'ambassadeur «Chbayyah». Ils ont peut-être autres choses à faire mais surtout pas participer aux réunions.

Le deuxième trait commun, l'ambassadeur et sa diplomate sont tous les deux des protégés de l'ancien ministre des Affaires étrangères: lui était son directeur de cabinet et elle son assistante personnelle.

Comme quoi un ex-chef que la diplomatie tunisienne continue de sévir au ministère des Affaires étrangères 6 mois après son départ.

M. M. (contribuable tunisien).

Illustration: Ambassade de Tunisie à Berne.

 

Mise au point: 

Naoufel Labidi, directeur de l'information auprès du ministère des Affaires étrangères, nous a a contacté pour apporter les précisions suivantes: 

- les informations contenues dans cette tribune sont erronées; 

- l'auteur confond entre deux postes: celui d'ambassadeur de Tunisie auprès de la Confédération Suisse, basé à Berne, et celui de l'ambassadeur de Tunisie auprès du système des Nations Unies, et qui est basé à Genève;

- les diplomates envoyés en poste à l'étranger disposent tous de frais d'installation, qui leur sont payés une seule fois. S'ils habitent un hôtel avant de trouver une maison à louer, c'est eux qui en payent les frais.  

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