Lilia Ben Salem

L’ancien doyen de la Faculté des sciences juridiques politiques et sociales de Tunis rend hommage à sa collègue** décédée, mercredi 28 janvier 2015.

Par Fadhel Moussa*

Ses anciens collègues sont renversés par cette tragique nouvelle du décès de Lilia Ben Salem. Notre dernier échange d'emails a été à l'occasion des vœux du nouvel an. Ses vœux attestent de sa générosité, sa civilité, son patriotisme, et sa délicatesse...

C'était une grande dame. Il y a de quoi être affligé et extrêmement triste...

La Tunisie a perdu une femme de valeur, qui s’est illustrée dans différents domaines de la recherche en sciences sociales et particulièrement la sociologie, comme professeur et comme chercheur à l’université tunisienne et ailleurs.

Elle s’associera en 1987, date de la création de la Faculté des sciences juridiques politiques et sociales de Tunis, au lancement de la maitrise en science politique, ainsi qu’à l’enseignement de la sociologie pour la maitrise en sciences juridiques pendant plusieurs années.

Elle aimait entendre rappeler qu’elle est aussi enseignante de notre fac et nous en étions honorés. Elle s’associera aussi aux autres activités de la faculté pendant plusieurs années.

Quelques années plus tard, j'ai eu l'honneur et le plaisir d'organiser, en 2010, avec l’Association des anciens étudiants de la faculté des sciences juridiques une cérémonie de présentation et de dédicace de son ouvrage ‘‘Familles et changements sociaux en Tunisie’’ (éd. CPU, 2009, Tunis).

C’était les retrouvailles avec ses collègues et anciens étudiants. Elle en était très émue et nous en étions touchés. Elle a fait sa présentation et rappelé notamment ses idées sur l’identité culturelle tunisienne, question complexe et toujours d’actualité.

* Professeur et ancien doyen de la Faculté des sciences juridiques politiques et sociales de Tunis - Université de Carthage.

 

** Lilia Ben Salem est chercheur dans un des premiers centres de recherche en sciences sociales en Tunisie, le Centre d’études et de recherches économiques et sociales (Ceres), qu'elle a intégré peu après sa création par le secrétariat d’État à l’Éducation nationale en 1962. Elle soutient sa thèse en 1968 sous la direction de Georges Balandier, avec Jean Duvignaud et Jacques Berque comme membres du jury.

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