Palais du Gouvernement a la Kasbah Banniere

Depuis plusieurs semaines, les Tunisiens attendent un gouvernement providentiel qui n'arrive pas. Ils peuvent toujours attendre...

Par Mohamed Rebai*

C'est curieux ce que la démocratie nous apporte d'imprévisible et de situations cocasses et inédites !

On vote au suffrage universel pour une Assemblée des représentants du Peuple (ARP) et un président de la république. Tous les deux confient la gestion du pays à des cols blancs incognito appelés ministres. C'est comme s'ils gouvernent par personnes interposées ou en sous-traitance. Alors que, dans notre esprit, le président de la république élu devrait commencer par remettre les pendules à l'heure et non attendre un Premier ministre nommé pour le faire.

Énormément d'événements se sont déroulés ces dernières semaines sans que le président de la république et l'ARP ne prennent position. Ils attendent les futurs ministres pour mettre la main à la pâte à leur place.

Moi je vous dis que les élections législatives et présidentielles ne sont pas l'affaire des partis, mais celle des Tunisiens.

Entre-temps, on attend un gouvernement providentiel qui n'arrive pas. On attend le bus, le taxi, le bateau et l'avion... pour déguerpir. On attend un emploi pour s'épanouir et construire un foyer à cinquante ans. On attend la paie qui risque d'être sabrée un jour. On attend la pluie pour avoir une bonne récolte vite happée par les spéculateurs. On attend le soleil pour couler la dalle. On attend des touristes désargentés qui logent dans des hôtels 5 étoiles de luxe, etc.

On pourra toujours attendre...

* Economiste.

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