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Salman Ibn Abdelaziz

Curieusement, les régimes monarchiques sont plus stables et plus sereins. Alors que les régimes républicains reçoivent des coups, de l'intérieur et de l'extérieur.

Par Mohamed Rebai*

Abstraction faite de la politique pétrolière, arabe et musulmane du roi défunt, je dirai tout simplement «Rabbi Yarhmou» (Que Dieu ait son âme). Moins de 24 heures après l’annonce de la mort de feu roi Abdallah, le nouveau souverain Salman a pris place avec un gouvernement trié sur le volet. La rapidité de transmission du pouvoir sans heurts m'a énormément enchanté et impressionné. Tandis qu'en Tunisie, on est à la quatrième année de transition démocratique et ce n'est pas fini.

Chez nous le match est toujours joué à l'envers comme si la dureté du temps a ramené Bajbouj (surnom de Béji Caïd Essebsi, Ndlr) là où, précisément, il voulait aller malgré son âge avancé. Les partis politiques gagnants aux législatives qui sont des nids de vipères au mieux des labyrinthes se bousculent encore pour les postes ministériels clefs. Entretemps, le pays devrait continuer à rouler sur trois voir deux roues.

Curieusement, il se trouve que les régimes monarchiques arabes et européens sont les plus stables et les plus sereins. Seuls les régimes républicains reçoivent des coups de l'intérieur comme de l'extérieur. Dans ce cas, faut-il revenir à la monarchie en nous épargnant bien des soucis?

Souvenez-vous : Bourguiba a démis le Bey Lamine. Il a été à son tour démis par Ben Ali, qui a finalement pété les plombs et partit sous la pression sociale. Le gouvernement islamiste a été à son tour acculé à la démission. Bajbouj semble se détendre pour savourer sa victoire mais ce n'est que momentané, il ne dormira pas tranquille sur ses deux oreilles.

Ainsi, en l'espace d'un demi-siècle, la souveraineté présidentielle pour ne pas dire républicaine a supplanté la souveraineté beylicale. Nous testons actuellement la souveraineté constitutionnelle et populaire.

La petite Tunisie est encore au stade de cobaye politique. Rien n'est gagné d'avance. La démocratie, c'est deux loups et un agneau votant ce qu'il y aura au dîner. La monarchie c'est un lion qui mangera les loups et épargnera pour un moment les agneaux pour s'offrir un peuple à gouverner.

La liberté, c'est un agneau tirant sur les idées des autres pour contester le scrutin. On n'est pas encore au stade de l'agneau bien armé pour balayer tout le monde. La Tunisie n'est pas un terrain fertile pour le terrorisme.

* Economiste.

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