Je-suis-Charlie-Abdellatif-Ben-SalemLe meilleur moyen d'éteindre la haine est de commencer par soi pour extirper les derniers lambeaux accumulés par les cultures, les traditions mal digérées, une auto-psy serait salutaire.

Par Fathi B’Chir*

 

Inutile de chercher à la désarmer chez l'autre si on n'a pas soi-même mis l'étouffoir en soi pour en curer les aigreurs

L'«Ihoudi» pense que le «Ârbi» est sournois, le «Ârbi» pense que l'«Ihoudi» est perfide et double face et tous deux détestent le «Gawri» condescendant «kafer» et goy.

Lui, le «Gawri» est convaincu qu'en dehors des siens, nul ne vaut et tous méritent d'être parqués loin de chez lui sauf s'ils le servent.

L'intégriste musulman pense qu'un musulman ne peut être qu'un croyant en Mohamed et jamais vraiment français, belge ou allemand. Il est donc en parfait accord avec l'extrême droite fascisante qui pense que ce citoyen est inassimilable, in-intégrable et doit rentrer «chez lui».

Le Juif européen, même «ordinaire», dans sa peur, partage désormais cette conviction vis-à-vis d’«Ârbi El-Migrou». Il oublie que lui-même, et durant des siècles, a été considéré comme un «corps étranger», inassimilable et doit quitter la terre chrétienne en laissant sa fortune.

Ça change il est vrai, mais en surface.... «Il fondou»? Quitter c'est ce que lui demande précisément le Sioniste qui ne lui reconnait comme patrie qu’Israël. La France, etc. Des nationalités de commodité et de service. Tels sont les termes d'une équation où tout se rejoint, où tout revient au même point.

Comment sortir de ce cercle infernal? Dur. Et Dieu sait combien les cercles sont vicieux. Il va falloir chauffer les intelligences en ces temps où se tissent les fils des haines croisées, fond de commerce des religions.

Au diable tous les Dieux ou plutôt leurs servants, ils mériteraient un passage devant le Tribunal pénal international (TPI) pour crime contre l'humanité.

* Journaliste tunisien basé à Bruxelles.

Lexique :

Ihoudi: juif.

Gawri: chrétien péjoratif.

3arbi : arabe.

El-Migrou : immigré.

Il fondou : dans le fond.

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