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Dans sa prestation télévisée sur la chaîne Watania1, Moncef Marzouki a démontré qu'il n'a ni la carrure ni le charisme ni la compétence d'un président de la république.

Par Rachid Barnat

Le président sortant et candidat à sa propre succession a donné un entretien, mercredi 17 décembre 2014, à la chaîne publique Watania1, dans le cadre de sa campagne électorale : un véritable one man show où le journaliste s'est contenté de lui servir la soupe et de jouer le rôle peu reluisant de faire-valoir. Pas une seule question pertinente, pas une seule contradiction, pas une tentative de rectification des faits...

Schizophrène, narcissique et mythomane

En entendant Moncef Marzouki débiter «ses» vérités, qui sont autant de mensonges, on s'est demandé s'il parlait bien de lui-même ou d'une autre personne qui ne vit pas en Tunisie et qui n'a pas assumé le pouvoir suprême durant 3 ans!

C'est à se demander s'il n'est pas réellement schizophrène, comme disent certains.

En tout cas, mercredi soir, il nous a donné à voir deux personnages: l'un idéalisant l'autre. Sauf que les Tunisiens n'en ont connu qu'un seul, le «tartour» (marionnette), son amateurisme et ses échecs durant 3 ans!

Que nous a-t-il appris de nouveau que nous ne connaissions déjà? Il a promis, s'il est élu, de ne pas briguer un deuxième mandat... comme il avait promis de dégager dans les 6 mois après sa prise de fonction en décembre 2011 s'il ne respectait pas ses engagements! Les Tunisiens savent ce que valent les engagements de «tartour». Et pourquoi pardi une telle promesse alors qu'il n'est pas sûr d'avoir le premier mandat? Juste pour reparler indirectement de l'âge de son concurrent! Pas élégant ce «tartour» qui exhibait son bilan de santé physique pour faire le coq!

Mohsen Marzouk, directeur de campagne électorale de Béji Caïd Essebsi, a bien raison de mettre au défi M. Marzouki de montrer aux Tunisiens son bilan de santé psychique pour savoir qu'il a toutes les facultés mentales nécessaires pour diriger un pays... lui qui n'a même pas su diriger son parti!

Le président d'honneur du Congrès pour la république (CpR) nous promet de lutter contre le terrorisme, «sérieusement» (sic!) Parce que, jusque-là, il l'a plutôt favorisé en frayant avec les terroristes et les prédicateurs incitant à la violence et autres voyous composant sa milice, les fameuses Ligues de protection de la révolution (LPR)!

M. Marzouki s'est souvenu, par ailleurs, que des régions entières sont marginalisées. Pour lutter contre la pauvreté, il promet de développer les régions laissées pour compte dont celle de Sfax. On se demande pourquoi n'a-t-il rien fait durant ses 3 années de pouvoir avec ses amis de la «troïka», l'ex-coalition gouvernementale dominée par le parti islamiste Ennahdha?

Le bilan calamiteux de 3 ans à Carthage

L'intellectuel et enseignant, comme il aime se présenter, se rend compte, subitement, que l'éducation nationale est à réformer! Qu'a-t-il fait pour contribuer à cette réforme durant ses 3 ans de pouvoir? Il s'approprie 2 projets de coopération qu'il aurait lancés: l'un avec l'Allemagne et l'autre avec le Japon, qui ont promis de financer, respectivement, une université de haute technologie et une formation de haut niveau aux étudiants tunisiens. Le problème c'est que ces deux projets n'existent que... dans sa tête.

Maigre bilan, en somme, au terme de 3 longues années passées au palais de Carthage!

M. Marzouki découvre aussi la cherté de la vie dont se plaignent les Tunisiens que la «troïka» a paupérisés. Il promet d'y remédier. Et comment, s'il n'a rien pu faire durant ses 3 ans de pouvoir?

Pour finir, M. Marzouki a fait un petit clin deuil aux journalistes, les assurant de l'estime dans laquelle il les tient et du respect qu'il voue aux médias, 4e pouvoir dans les démocraties... Sauf que durant ses 3 années de pouvoir, et jusqu'à hier, les journalistes n'ont rien vu de cette estime et de ce respect, puisque lui et ses amis de la «troïka» ont tenté, à maintes reprises, de les intimider pour les faire rentrer dans les rangs, en recourant aux mêmes méthodes de Ben Ali, que les Tunisiens croyaient révolues depuis la révolution!

Un mensonge de plus de la part de «tartour», auteur du fameux ''Livre noir'' hostile aux journalistes, et une flagornerie dont ces derniers ne sont pas dupes.

Autrement, toutes ses promesses et le pays propre qu'il rêve comme la Suisse, qu'est-ce qui l'a empêché de les réaliser ou du moins de donner à voir aux Tunisiens un début de leur réalisation?

Malheureusement pour le candidat à sa propre succession, les Tunisiens vivent depuis 3 ans dans un pays devenu une immense poubelle à ciel ouvert. Le sait-il? Probablement pas, calfeutré qu'il est dans le palais de Carthage loin du chaos installé par la «troïka» et loin des soucis des Tunisiens.

Le droit-de-l'hommiste a profité de l'occasion et de la complaisance de son soi-disant intervieweur pour nous resservir encore une louche de son militantisme de 30 ans... mais plus personne n'en est dupe: en 3 ans de pouvoir, les droits de l'homme étaient bafoués par Noureddine Bhiri, ex-ministre de la Justice, et par Samir Dilou, ex-ministre des Droits de l'Homme, sans qu'on l'ait entendu, une seule fois, protester quand ces derniers reprenaient à leur compte les méthodes de Ben Ali en instrumentalisant la justice et en multipliant les procès fabriqués par des juges aux ordres à l'encontre des opposants à Ennahdha et au CpR!

Où était-il notre droit-de-l'hommiste quand ses amis de la «troïka» malmenaient, harcelaient et embastillaient des journalistes, des artistes, des intellectuels?

Droit-de-l'hommiste ou chef de milices?

Son silence était assourdissant ! Pourtant il se revendique démocrate et protecteur des libertés. Il assure les Tunisiens qu'il veillera sur leurs libertés s'ils voulaient bien de lui comme président, lui qui maintient en exercice ses milices, les fameuses Ligues de protection de la révolution (LPR), bien que celles-ci aient été dissoutes légalement, pour empêcher les partis qui ne sont pas de son bord de se réunir, de s'exprimer et de jouir de la démocratie!

Comme à son habitude, M. Marzouki s'est montré beau parleur au verbiage facile mais creux; vendeur de rêve si ce n'est du vent! Il n'a cessé de vilipender Béji Caïd Essebsi, son concurrent, au lieu de nous faire un réel bilan de sa calamiteuse présidence provisoire!

A maintes reprises, j'ai failli, comme beaucoup d'autres téléspectateurs, zapper, agacé par le personnage, mais la curiosité m'a poussé à écouter jusqu'au bout la «prestation» pathétique de ce Don Quichotte qui va bientôt quitter le palais de Carthage. Et ce sera sans regret pour beaucoup de Tunisiens !

L'entretien a été une occasion pour démontrer, s'il en était encore besoin, que M. Marzouki n'a ni la carrure ni le charisme pour prétendre à un poste à l'évidence pas fait pour lui.

Blog de l'auteur. 

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