Caid-Essebsi-a-Halfaouine-Banniere

Les dirigeants et militants de Nidaa Tounes ont fait leurs preuves et ont la totale confiance d'une majorité d'électeurs. Ils doivent continuer sur leur lancée en mettant le turbo.

Par Dhafer Charrad*

Dès l'annonce des résultats du premier tour de la présidentielle et sans perdre un seul instant, Moncef Marzouki et le Congrès pour la république (CpR) ont lancé toutes leurs forces dans la bataille et les pros Marzouki ont surgi de toutes parts et se sont tous impliqués pour contribuer à la victoire finale de leur favori: ils ont investi les réseaux sociaux et accaparé les plateaux télévisés et radiophoniques et sont prêts à envahir le terrain pour organiser des réunions et des meetings pour défendre avec rage leur candidat.

En face, les dirigeants de Nidaa Tounes et les pros Béji Caid Essebsi restent peu mobilisés, amorphes et presque inaudibles et ne donnent pas l'impression d'être concernés par le 2e tour de la présidentielle, pourtant décisif pour le pays.

Ils perdent leur temps à :

- prouver que c'est Ennahdha qui a permis à Marzouki de passer le 1er tour alors c'est une évidence qui n'a pas besoin de preuves ;

- à discutailler de la lettre envoyée par Marzouki et transmise par un motard au leader de Nidaa Tounes, l'interpelant à propos pour la constitution du gouvernement alors qu'il suffisait de l'ignorer;

- à attendre et à souhaiter le soutien de quelques partis, qui n'aura de toutes les manières aucun effet décisif sur le choix de leurs partisans, ces derniers ne constituant pas un bétail qu'ils peuvent diriger à leur guise à coups de sifflets;

- à débattre de l'utilité d'un face-à-face télévisé entre les 2 candidats au 2e tour, alors qu'il est évident que Béji Caid Essebsi, homme calme, posé et raisonnable, ne pourra jamais discuter utilement et constructivement avec un homme agité qui ne s'empêchera pas de gesticuler, de sursauter sur sa chaise et de faire des mimiques étourdissantes et ridicules, tout au long du débat.

Mais, bonté divine, pourquoi cette léthargie? Il faut se rebiffer immédiatement et reprendre le taureau par les cornes.

Il faut se rappeler que c'est nous les champions : c'est nous les vainqueurs des législatives et que c'est Béji Caid Essebsi le vainqueur du 1er tour de la présidentielle, malgré tous les efforts d'Ennahdha pour pousser l'avantage de son poulain et malgré son implication totale lors des deux élections.

Mais avant de lancer notre fabuleuse machine, qui a fait ses preuves et à laquelle nous devons faire confiance, remettons les pendules à l'heure et mettons les points sur les ''i''.

Dans le premier cas, il faut cesser de rêver de miracles et tirer les conclusions courageuses et évidentes qui s'imposent : Ennahdha n'est pas digne de confiance et ne sera jamais notre allié. Il faut considérer, dès aujourd'hui, le parti islamiste comme étant notre prochain premier opposant et agir avec lui en tant que tel et en conséquence.

Après la victoire finale de Béji Caid Essebsi, qui équivaudra à une 3e défaite pour Ennahdha, ce parti sera sûrement plus malléable et plus raisonnable et il sera alors plus aisé de discuter avec lui pour le bien du pays.

Dans le deuxième cas, il faut envoyer à Marzouki une lettre (à transmettre par un cycliste), l'informant que, selon notre lecture de la constitution et conformément à l'avis du quartet, aucune suite ne sera donnée à sa lettre.
Constitutionnellement, il ne pourra rien faire.

Dans le troisième cas, ne plus discuter et ne rien promettre aux partis qui veulent poser des conditions préalables et monnayer leur soutien, qui ne sera de toute façon jamais décisif.

On décidera et on les informera après la prochaine victoire de ce qu'on pourra leur confier pour nous aider à gérer le pays et ils accepteront avec plaisir.

Dans le quatrième cas, il faut déclarer d'une manière claire et nette qu'il n'y aura pas de débat télévisé car il sera inutile entre un rassembleur, qui a réalisé en 2011 la première élection libre et transparente en Tunisie et dans le monde arabe et qui promet sécurité, sérénité et stabilité, et un candidat qui menace la pays d'instabilité et de troubles en cas de perte de la chaise qu'il a obtenue grâce à 7.000 voix et à des tractations troubles et obscures avec Ennahdha.

Après la victoire et la réhabilitation du rôle de l'Etat, notre législation, nos institutions sécuritaires et notre justice sauront faire face, dans un strict respect de la loi, aux éventuels fauteurs de trouble.

Appel à tous les Nidaistes : commencez à bouger et ne dormez pas sur vos lauriers.

Simples citoyens : par la voix et avec vos claviers, convainquez vos amis, vos voisins et vos connaissances.
Députes de Nidaa Tounes : c'est le seul nom de Béji Caid Essebsi qui vous a permis d'accéder au parlement et il a fait pour vous une compagne harassante, ne soyez pas ingrats et rendez-lui la pareille en agissant jour et nuit, chacun dans sa circonscription, pour sa victoire, au lieu de vous prélasser en attendant la première séance parlementaire qui vous permettra de vous exhiber.

Dirigeants et militants actifs de Nidaa Tounes: vous avez fait vos preuves et vous avez notre totale confiance, continuez sur votre lancée en mettant le turbo.

A bons entendeurs...

* Diplômé en sciences économiques et planification.

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