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Lâché par nombre de ses collaborateurs, négligé par ses mentors islamistes et vomi par beaucoup de Tunisiens, Marzouki s'accroche maladivement au pouvoir.

Par Tarak Arfaoui

Moncef Marzouki, le président provisoire candidat à sa propre succession, semble bel et bien engagé dans sa campagne électorale dans une triste fuite en avant indigne d'un démocrate de son rang. Dans le but d'être réélu, il pense que tous les moyens sont bons pour ratisser large y compris en s'acoquinant avec les extrémistes de tous bords, quelques voyous, des dépravés et des psychopathes avérés. Il est vrai que, sur ce dernier terrain, il n'est nullement dépaysé.

Fort de ses 7.000 voix récoltées dans sa circonscription lors des élections de l'Assemblée nationale constituante (ANC) du 23 octobre 2011, et par la grâce des magouilles politicienne orchestrées par les islamistes d'Ennahdha, M. Marzouki s'est trouvé, subitement et de manière inespérée, installé au sommet de l'Etat. Il nous a alors révélé, durant ces trois années d'exercice, les différentes facettes d'un président hurluberlu, ridicule, inconsistant, dont l'agitation pathologique, n'eussent été, dieu merci, ses maigres prérogatives, aurait mené le pays vers la catastrophe.

L'agitation habituelle du locataire de Carthage dont les Tunisiens se sont tant bien que mal accommodés a laissé dernièrement la place à un délire franchement inquiétant. Engagé dans une bataille pathétique où le populisme bas de gamme le dispute à l'hypocrisie, M. Marzouki ne se prive pas d'utiliser les moyens de l'Etat pour faire campagne avec sa logistique présidentielle et son escouade de gardes du corps, aux frais du contribuable.

Hué et conspué lors de ses meetings, dégagé dans d'autres, il s'est payé le luxe de s'offrir une garde rapprochée constituée par la fine fleur des malfrats repentis (Imed Dghij), de la racaille islamiteuse (Béchir Ben Hassen) et de quelques révolutionnaires de la 25e heure (Recoba, Abderrahmen Souguir).

Abderrahmen-Souguir-soutient-Marzouki

L'agitateur Abderrahmen Souguir et les islamistes soutinennent la candidature de Marzouki

Quelle honte pour un président que de s'afficher ouvertement avec des milices interdites, d'organiser des meetings avec des prédicateurs extrémistes, de sympathiser avec des terroristes qui ont trempé, de près ou de loin, dans des assassinats politiques !

Quelle honte pour un président de tout faire pour diviser le peuple en recourant à un vocabulaire abject («taghout») et en qualifiant ses adversaires de tous les noms d'oiseaux!

Quelle honte pour un président que de se faire prévaloir fièrement du soutien ô combien précieux de 6 partis politiques (sic !) dont la représentativité ne dépasse pas 2,5% de l'électorat.

Sentant la fin de son bail au palais de Carthage toute proche, M. Marzouki ne lésine pas sur les moyens les plus abjects dans son éternelle recherche d'une légitimité inexistante. Lâché par beaucoup de ses collaborateurs, ne pouvant plus supporter ses frasques, partiellement ignoré par ses mentors islamistes, s'accrochant maladivement au pouvoir, sachant bien qu'il n'a plus rien à perdre, M. Marzouki s'est malheureusement transformé, au fil du temps, d'un militant démocrate respectable et d'un défenseur des droits de l'homme en un misérable candidat opportuniste vomi par bon nombre de Tunisiens.

Illustration: Marzouki adoubé par l'imam extrémiste Béchir Ben Hassen à Msaken.  

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