Bernard-Henri-Levy-en-Libye-banniere

Ce triste personnage est partout. Il s'agite et s'active continuellement à l'arrière-plan. Pour quels intérêts travaille t-il? Qui sert-il? Et pourquoi? Et comment?

Par Dr Fethi El Mekki*

Samedi 1er novembre 2014, la Tunisie a eu l'honneur de recevoir, Monseigneur Bernard Henry Lévy, Roi sans royaume de la conjuration des imbéciles... Et... inventeur de la saignée générale, variante «humanitaire» de la tournée générale...

Notre Tunisie, ce pays où Gustave Flaubert disait que «le climat est si doux que l'on oublie d'y mourir», a eu son sol souillé par la présence de ce sinistre personnage, à l'inhumanité implacable, qui a fait du meurtre et de l'égorgement par procuration, une industrie comme les autres...

Cet amoureux des dunes de sable et du thé à la menthe, par ailleurs au cuir assez épais et qui a prouvé qu'il pouvait tenir longtemps sous une averse de crachats... est, à priori, le mieux placé pour porter le cadavre du monde arabe tout en faisant croire qu'il respire encore...

Vendredi dernier, les Tunisiens, pas tous, bien évidemment, ont été choqués par la présence de ce sioniste notoire, fort imprégné par la civilisation de la liasse, connu pour ses furieux penchants pour les causes «nobles» et surtout imbattable dans le registre de l'indignation feinte...

Le tollé a été général... Il a été renvoyé manu militari... Allez ouste...

A la bonne soupe :

Ce qui est plus choquant encore, c'est la réaction de ce chef d'orchestre à l'ombre duquel rien ne pousse et qui, un couteau entre les dents, avec du sang dessus, du sang de pauvre... a répliqué, drapé dans un châle d'innocence, que les Tunisiens qui ont réagi de la sorte ne sont que des crétins !!! Non mais quel culot !!!

En venant en Tunisie, ce finaud a du oublier l'adage qui stipule que «l'avantage d'être intelligent, c'est qu'on peut toujours faire l'imbécile, alors que l'inverse est totalement impossible».

Ce brillant «philosophe», version radio et télévision, qui a «animé» la guerre de Libye, nous a étrangement rappelé ces guerres qu'on dit humanitaires et qui au bout d'une pluie équatoriale de colorants, de bombes et d'orages d'acier, ont vu leurs objectifs humanitaires se noyer dans le brut.

Un brut dont la forte odeur a attiré les brutes...

Et les charognards... alléchés par le gain facile...

Grâce à ce haut couturier de la politique de caniveau, on s'est replongé, dans ''Le Parrain'', le magnifique film de Francis Ford Coppola... où ce cabotin a eu quelque manque de délicatesse à tremper ses doigts dans des opérations nauséabondes, pour «balayer Kadhafi», sauf que la boue finit toujours par remonter à la surface...

La suite on ne la connait que trop...

Pour cette raison là, et il y en d'autres, on ne l'aime pas...

Le filou a file :

Durant cette pittoresque «révolution des braves», sa Majesté Bernard Henry Levy 1er, autoproclamé ministre de la guerre, mais dépourvu de toute légitimité républicaine, avec ses commanditaires «invisibles», s'est bien amusé et régalé. Pas nous...

BHL a été aperçu dans les réunions du Conseil national transitoire (CNT), avec les rebelles, à Tripoli, à Misrata, à Benghazi... Bref, à travers tout le territoire libyen, et qui plus est, se comportant en véritable Al Capone...

Le comble, c'est qu'après nous avoir pris pour des foutriquets, cet assassin par procuration s'est permis élégamment de rédiger un opuscule de 619 pages pour relater ses faits de guerre (sic)... Et comment il a libéré les Libyens du joug de Kadhafi (re-sic)...

Posséder ce torchon dans sa bibliothèque est indispensable pour déchiffrer intelligemment «les révolutions arabes» et saisir pourquoi il faudrait interdire à ce gentleman de remettre les pieds en Tunisie...

Une fois lu, ''La Guerre sans l'aimer'', c'est le titre de ce livre (éditions Grasset, 2011), laisse un goût de poudre sur la langue, avec l'impression qu'un ange mythomane voudrait nous faire confondre le lac de Tunis avec la mer Méditerranée, cela aurait pu marcher en 1947... Mais en 2014, quand même !!...

Pourtant, BHL a agi sans mandat du peuple... Et se vante d'avoir engagé l'armée française dans un conflit qui a coûté la vie à plus de 50.000 personnes. Renversant non?

Bernard-Henri-Levy-en-Libye

 «J'ai fait tout cela parce que je suis juif. J'ai fait tout cela pour Israël...»

Le rossignol des charniers :

Ce navet a mis a nu, les objectifs et les méninges de cet amateur de chemises blanches, qui en costume de bonne coupe, cheveux dans le vent et lunettes noires hollywoodiennes, a le bon goût de se faire filmer tel un rossignol des charniers, arpentant les ruines où les cadavres des enfants sont encore tièdes.

En le parcourant, on a envie de lui offrir une gomme. Et une bonne. Le ton lyrique du texte et les idées qui flottent dans le formol sonnent tout le temps faux. Son égo hypertrophié se manifeste à chaque ligne, de chaque page, avec un égotisme forcené et les tirades nombrilistes à chaque interligne. Notre penseur universel s'est surpassé.

La mise en scène est grandiloquente. L'auteur a tenu «le rendez-vous majeur de sa vie intellectuelle et politique». Il est partout, il voit tout et fait tout. Pendant 200 jours, du 23.02. 2011 au 15.11.2011, de Benghazi à l'Elysée, de New-York à tripoli, en passant bien évidemment par Tel-Aviv et Jérusalem, il a été le «témoin» majeur, d'une guerre sans précédent, qu'il tente vainement de qualifier de «guerre juste»...

Drôles d'oiseaux :

BHL a «convaincu» Sarkozy de s'engager militairement. Il rencontre Mustapha Abdeljalil quatre heures avant la formation du CNT, le 5 mars... «cet homme qui ne m'est rien, dont je ne savais, la vieille encore, ni le nom, ni l'existence (sic !), mais qui, à cet instant, me semble être la personne la plus importante de la terre» : c'est glaçant mais légitime, vu le cours actuel du brut... Lui facilite une rencontre avec Sarkozy... La délégation sera reçue le 10 mars, le déclenchement de l'opération militaire sera pour le 19 mars...

Au début de ce même mois de mars, Alain Juppé, fraichement nommé ministre des Affaires étrangères, déclarait le front haut, péremptoire et digne, en conférence de presse au quai d'Orsay, «que la France et ses alliés n'étaient pas favorables à une intervention militaire en Libye, qui pourrait avoir des effets tout à fait négatifs»... Et pourtant... Ce n'est pas ce qu'on a vu...

BHL tutoie les «grands» de ce monde, prodigue des conseils à Sarkozy, au Lituanien Netanyahou, à Hillary Clinton, à Wade... Il fréquente l'état major du CNT : «Je ne suis pas sûr que d'autres étrangers soient entrés dans ce saint des saints».

Il rédige les discours de M. Abdeljalil, trois discours en deux jours, et se pose la formidable question : pour qui ai-je fait cela?

A Paris, le 20.04.2011, au Bourget s'il vous plait, il l'accueille, l'accompagne dans sa voiture... Et lui conseille de demander 300 forces spéciales pour entrainer les commandos libyens, lui organise des diners en ville pour rencontrer des journalistes... Pour qui nous prend-t-il?

Plus pittoresque encore, il rédige aussi les textes fondateurs du CNT et en corrige même les communiqués. A Benghazi, il passe en revue les bataillons d'élites des forces spéciales dans leur camp (eh Oui !!)... Il fait le tour des camps d'entrainement, inspecte les lignes de front, discute stratégie et tactique avec les généraux et les officiels, leur suggère même des actions. Pour qui se prend-t-il? Ou plus exactement, qui est-il?

Lundi 30 mai, il quitte Misrata en bateau. Mercredi 1 juin, il se retrouve à Jérusalem. Jeudi 2 juin, il rencontre Netanyahou, à 8h30 mn, avec qui il parle de «Paix», accompagné d'une certaine Annette Lévy (encore !!) conseillère culturelle, parait-il, à l'ambassade de France. A 11h00, il rencontre l'ambassadeur de France, Christophe Bigot. A 15h00, débat avec la doucereuse Tzipi Livni, à la faculté de Tel-Aviv. Enfin à 18h00, il passera une heure à égrener, auprès d'Ehud Barak, la liste des armes que les Israéliens pourraient fournir... à des arabes... Alléluia...

Il relate aussi, qu'en tant que tribun, il a harangué à deux reprises une foule libyenne éberluée : «Jeunesse de Benghazi... Libres tribus de la Libye libre... Je suis le libre descendant d'une des plus anciennes tribus du monde»... Et à Tripoli : «Aujourd'hui est un grand jour... Grandeur d'un peuple qui se libère... Votre libération est la nôtre» ; «les jeunes crient Allah Akbar- je réponds Libya Hora». Hi Hi Hi et Ha Ha Ha... Avec en sus, «je n'ai rien préparé»... Comment peut-on être aussi stupide ?

Suite à l'assassinat du général Younes, il recommandera un autre successeur... Sur quelle base? Il a été élu citoyen d'honneur de la ville de Misrata... Pour quelle raison? Il a trimballé dans son avion personnel (et oui !!!), pour rencontrer Sarkozy, des leaders quasi-inconnus, mais qui connaissent tout le monde en Libye... Malgré les trente ans d'exil...

Les croutons de tartempion :

Comment un individu pareil, aussi peu familier de la Libye («je ne sais rien de ce pays. J'ignore tout de ce que je vais trouver»), a-t-il pu conquérir, en quelques semaines, un rôle politique et guerrier si éminent? D'autant plus qu'il a «peiné», parait-il, au début, à savoir qui était dans l'appareil politico-militaire de la rébellion... Autre merveille de la technologie moderne, les armes commandées par les rebelles sont déjà sur place, avant même que la commande ne soit passée... N'est ce pas la cour des miracles ?

Où sont passés les ministères de la Défense et des Affaires étrangères français? Est-on conscient du dommage moral engendré à ces institutions? Le jour où la capitale Tripoli a été «libérée», BHL était là rayonnant et papotant, comme si de rien n'était, à TF1, au journal de 20 heures. Mais où sont passés MM Juppé et Longuet? Motus et bouche cousue...

La vie de cet adepte de James Bond 007 est truffée de surprises. Lui qui ne croit plus aux miracles, se retrouve comme par «hasard», le 5.03.2011, pour passer la nuit au Tibesti... Dans le même hôtel et le même jour où devait se réunir pour la première fois le CNT pour proclamer sa constitution et rédiger le texte fondateur... Tout un programme...

La rencontre avec l'ex-videur de boite de nuit, le moldave Avigdor Libermman, reconverti drôlement en ministre des Affaires étrangères d'Israël, à Paris, au Raphael, est tout aussi fortuite, mais se poursuit... Au bar, comme deux bons vieux copains, pour discuter de «l'affaire libyenne» et notre génie insiste sur le fait que la «révolution arabe» fait trembloter de peur son ami d'enfance... Sapristi...

BHL petit-déjeune avec l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye, passe des coups de fil au conseiller militaire de Sarkozy, le Général Puga, et quand à Paris le chef d'état major de l'armée de l'air, le Général Jean-Paul Paloméros, demande à le voir, interloqué, il s'exclame «pourquoi? Je n'en sais rien...»

Ce livre est truffé d'imbécilités pareilles et surtout ces deux phrases récurrentes : je ne suis l'envoyé de personne... Ceci est une initiative personnelle... Au point où on en est, ne soyons pas surpris s'il lancera, un autre jour, une association des amis des arabes assassinés par le Mossad...

Les tontons flingueurs :

En lisant ce livre, on voit que ce triste personnage est partout. Il s'agite et s'active continuellement à l'arrière-plan. Pour quels intérêts travaille t-il? Qui sert-il? Et pourquoi? Et comment? A quel tire, depuis bientôt quatre décades, évolue-t-il, comme un sous-marin dans les eaux de la Méditerranée?

Dans l'avion qui survole le monde, qui est le commandant de bord? Qui est le pilote? Et surtout pour quelle compagnie roule BHL? En fait, pour être honnête, les réponses à toutes ces questions nous ont été données par la bouche même de ce prince d'opérette, qui dans un émouvant moment de lucidité, fin décembre 2011 à Paris, a déclaré dans une réunion du CRIF : «J'ai fait tout cela parce que je suis juif. J'ai fait tout cela pour Israël...»

Pour notre héros et ses copains, pris les mains dans le pétrole brut libyen, comme d'habitude, tout s'est très bien terminé...

Certainement pas pour nos amis Libyens qui, depuis trois années, se baignent dans des mares d'hémoglobine et se demandent quand est-ce que ce carnaval va cesser...

Et le comble, c'est qu'il croit aussi au «devoir de suivi»... Ainsi la fondation André Levy, qu'il a créée à la mémoire de son père, «aide» les populations des pays où il «s'est engagé». «C'est mon patrimoine familial qui finance, ''presque seul'', toutes ces actions»... Ça doit être pour cette raison qu'on le retrouve tous les mois à Misrata...Et ce depuis trois années... Que Dieu nous en préserve...

Dans une interview publiée par ''Paris Match'' du 17 novembre 2011, il croasse : «si les petits libyens des décennies futures apprennent qu'un écrivain Français, et Juif de surcroit, a joué un rôle dans leur liberté, ce serait bien. Je serais content, oui»

Et ben dis donc !!!, il est fort à parier que c'est un adapte inconditionnel de la fameuse comédie de boulevard de Jérôme Touzalin : «Mentir, il n y a que cela de vrai»...

Pour toutes celles et tous ceux qui veulent suivre un régime amincissant avec en sus une attaque cérébrale, courez vite acheter ''La guerre sans l'aimer'', vous ne le regretterez point...

*Pneumo-allergologue.

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