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Après avoir été clochardisée par son «résident provisoire», la Présidence de la République semble attiser la convoitise d'un large spectre de candidats. Sans mérite...

Par Mohamed Chawki Abid*

On y trouve le premier valet de la coiffeuse de Ben Ali, de richissimes affairistes, des acteurs non-résidents de l'économie sous-terraine, des délinquants de tout bord, et des vautours assoiffés de l'argent public. Rares sont les candidats sérieux et aptes à s'acquitter des obligations et prérogatives du Président de la République.

Cette moisson abominable de candidatures est imputable à l'Assemblée nationale constituante (ANC) en général, et au parti islamiste Ennahdha en particulier, qui ont favorisé la confection d'un code électoral assorti de conditions d'éligibilités indulgentes, voire généreuses sur plusieurs plans: santé, formation académique, expérience professionnelle, caution bancaire couvrant le montant de l'aide, planning de meeting populaire, budget de la campagne, schéma de financement et justification des ressources, logistique matérielle à exploiter, ressources humaines à employer, etc...

Ce faisant, l'usage d'un tamis de «gros gravier» a laissé filer des Coluches et des Charlots, ainsi que des bandits dont les dossiers traités par la justice ont fait l'objet d'une complaisance intolérable quand il ne s'agit pas de transaction crasseuse.

Aussi, l'Instance des élections (Isie) ne devrait-elle pas agir avec perspicacité et rigueur pour l'évaluation des documents et avec fermeté pour l'élimination des dossiers farfelus ou frauduleux notamment ceux produisant des dizaines de milliers de parrainages en très peu de temps?

* Ingénieur économiste.

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