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Dominique-Srauss-Kahn-Banniere

L'invitation de l'ancien président du FMI pour donner une conférence dans un établissement universitaire tunisien est une mauvaise idée dont on ne doit pas être fier.

Par Ezzeddine Ben Hamida*

DSK à Tunis le 23 septembre invité par l'Institut des hautes études de Tunis (Ihet)! L'événement du mois, quoi? Sa photo est affichée, placardée, sur tous les sites web: l'homme est souriant, fier comme Artaban; il se porte comme un charme! Au diable donc les affaires de mœurs! La vie est belle; elle est même magnifique... pour certains...!

Sur le site de l'Ihet nous pouvons lire: «L'Institut des hautes études de Tunis invite Dominique Strauss-Kahn, le 23 septembre, pour une conférence de très haut niveau; 300 décideurs et chefs d'entreprises ont déjà confirmé leur présence.» «Une conférence de très haut niveau.» Rien que ça! En somme, elle est réservée pour la crème de la crème! Citoyen moyen s'abstenir! Pour s'enfoncer davantage, l'Institut insiste sur le caractère exceptionnel, singulier de cet économiste, il consigne sur son carton d'invitation : «Une conférence internationale animée par l'éminent économiste».

«Eminent économiste», dites-vous! Quel bénéfice a-t-il apporté à l'humanité? Quelque concept a-t-il inventé ? Quelle théorie économique a-t-il développé? A-t-il des ouvrages incontournables en sciences économiques? A-t-il des articles qui ont révolutionné les approches économiques? Est-il lauréat du prix Nobel d'économie sans que nous le sachions? Ou peut-être, il a eu d'autres prestigieux prix? Etc.

Voyons ! Débarrassons-nous de ces complexes et regardons de plus près!

1/ Des affaires de mœurs gravissimes

Avons-nous oublié ses déboires avec la justice américaine? Il s'agissait d'accusation de viol et non pas d'une contravention routière, d'un excès de vitesse ou d'une ceinture non attachée! Une affaire qui a été réglée grâce à un arrangement surprenant qui lui a coûté la bagatelle de 10 millions de dollars.

Ou encore, ses nombreux déboires avec la justice française: fausses factures en 1997 avec l'UNEF (Union nationale des étudiants de France) et plus récemment l'affaire de Carlton de Lille – une affaire en cours – où il est soupçonné de proxénétisme de luxe. Et l'affaire de harcèlement de l'économiste hongroise Piroska Nagy, en poste au FMI, chargée du département Afrique. Celle-ci avait affirmé que Dominique Strauss-Kahn avait «abusé de sa position dans sa façon de parvenir jusqu'à [elle]».

2/ Un sionisme affiché !

DSK n'a-t-il pas déclaré : «Je considère que tout juif de la diaspora, et donc c'est vrai en France, doit partout où il le peut apporter son aide à Israël. C'est pour ça d'ailleurs qu'il est important que les juifs prennent des responsabilités politiques. (...) En somme, dans mes fonctions et dans mes fonctions et dans ma vie de tous les jours, au travers de l'ensemble de mes actions, j'essaie de faire en sorte que ma modeste pierre soit apportée à la construction de la terre d'Israël.»?

Dois-je constater avec amertume qu'il a réussi à rouler certains de mes compatriotes dans la farine?

Mesdames messieurs les organisateurs nous avons besoin de l'orgueil de notre REVOLUTION.

 

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