Salle-de-classe

Un homme s’est fait tabasser pour avoir protesté contre la maîtresse d’une école privée à Boumhal qui interdit à des gosses de boire en classe durant ces jours de canicule.

Par Nadia Ghlela*

 

Révoltée, scandalisée, choquée… C'est la fille d'un homme qui s'est fait agresser, c'est la maman, c'est l'enseignante et c'est la Tunisienne qui parle et qui tire la sonnette d'alarme! Où va-t-on avec cette montée de violence de plus en plus banalisée et qui prend place dans nos établissements scolaires publics et privés? On croit bien faire de confier nos enfants à des institutions privées mais on se rend rapidement compte qu’on fait fausse route! J'accuse :

- tous ces criminels disséminés ça et là en se proclamant enseignants et directeurs, qui parasitent le système éducatif tunisien et font honte à cette noble profession!

- tous ceux qui se réveillent le matin en étant convaincus que les enfants, qu’ils ont pour élèves, ne méritent pas d’apprendre!

- tous ceux qui oublient que le savoir est fait pour être partagé et qui font de la rétention d’information!

- tous ceux qui font des mains et des pieds pour qu’on les autorise à ouvrir des écoles dites «privées» et qui font tout pour berner les parents sans même être inquiétés par des inspections, les mêmes qui emploient des personnes peu ou pas du tout qualifiées, ces directeurs qui incitent à la violence quand un enfant vient leur dire qu’il était le souffre-douleur d’un autre avec leur «fais de même, t’es un mec non?», et font appel à leur milice pour faire taire, à coups de poing, un parent qui revendique les droits de son enfant, des droits considérés comme étant de «petits détails insignifiants», car autoriser les enfants à boire en classe, leur épargner le port du tablier avec cette chaleur caniculaire n’est qu’un détail!

La priorité est au choix des protège-cahier, des classeurs et des ciseaux qui coûtent de plus en plus chers; la priorité, c’est d’amasser une fortune aux dépens des parents; la priorité c’est de convaincre les enfants des vertus de la violence: agresser et être agressé c’est la norme car c’est légitime! Où va-t-on?

* Enseignante universitaire.

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