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La vérité est la première victime de la guerre. Ceci est totalement vrai pour ce qui se passe à Gaza dont le traitement par les médias occidentaux est très insidieux.

Par Akram Belkaïd*

Avec les bombardements sur Gaza, c'est à chaque fois la même chose, mais j'avoue être incapable de m'y faire.

Concernant la majorité des médias occidentaux, le traitement de cette situation intolérable obéit aux mêmes règles. C'est simple, il faut donner l'impression que c'est une guerre entre deux entités comparables et des forces égales d'où cette fameuse phrase entendue en boucle sur les chaînes d'information en continu. «Aux roquettes du Hamas répondent les raids de 'Tsahal'».

L'immense déséquilibre des forces

Attardons-nous un instant pour décrypter cette phrase-type très emblématique de cette couverture médiatique plutôt insidieuse même si elle prétend à l'objectivité.

Parlons d'abord des roquettes. Personne ne peut contester que pour une population civile, ce genre d'engins est porteur d'effroi. Mais, à ce stade du conflit, il est rare d'entendre un journaliste préciser qu'ils sont artisanaux et qu'ils n'ont fait que de légers dégâts matériels.

Ajoutons aussi le fait que durant les premiers jours des bombardements, le Hamas a répété à plusieurs reprises qu'il n'était pas l'auteur de ces tirs de roquettes (artisanales) mais cela a été très peu repris.

Surtout, c'est l'immense déséquilibre des forces en présence qui est presque systématiquement ignoré ou minimisé. On notera ainsi l'emploi du verbe «répondre» qui, d'une certaine façon, donne à penser que les armes en présence sont d'impacts égaux et que chacun a les moyens de terrasser l'autre. On fait donc comme si les deux camps disposaient de moyens comparables.

De même, fait-on semblant qu'il s'agit de deux Etats en guerre alors que Gaza n'est rien de moins qu'un bantoustan, une enclave à la plus forte densité humaine du monde qui vit sous blocus depuis maintenant sept ans. Les habitants de Gaza ne peuvent fuir nulle part, ni en Egypte ni ailleurs et encore moins prendre le large puisque leurs côtes sont quadrillées par la marine israélienne.

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Les médias occidentaux se préoccupent plus de l'angoisse des Israéliens que des centaines de morts civils palestiniens.

La vérité victime de la guerre

On connaît la fameuse expression selon laquelle la vérité est la première victime de la guerre. C'est totalement vrai pour ce qui se passe à Gaza. Les Israéliens et leurs alliés, déclarés ou tacites, donnent à l'eau la forme qu'ils veulent et il est heureux que les réseaux sociaux permettent de faire passer d'autres messages.

Ce qui précède vaut aussi pour la manifestation de solidarité avec le peuple palestinien organisée à Paris, dimanche 13 juillet. Médias et hommes politiques ont repris à l'unisson la version selon laquelle les manifestants auraient attaqué une synagogue avec des cocktails molotov.

Indignation, sirènes habituelles condamnant l'antisémitisme croissant au sein de «certaines population» : nous avons eu droit à la panoplie classique. Reste que la réalité est toute autre puisque les violents incidents ont été sciemment provoqués par des groupuscules sionistes dont on se demande pourquoi ils sont autorisés en France alors qu'ils sont interdits aux Etats-Unis et même en Israël.

(*) Journaliste algérien basé à Paris.

(**) Les titre et intertitres sont de Kapitalis.

Source : ''Le Quotidien d'Oran''. 

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