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La justice tunisienne a montré qu'elle n'est pas constituée de juges, mais de fonctionnaires à la solde du pouvoir qui les a nommés.

Par Aida Bouchadakh*

Avec le verdict final dans l'affaire des martyrs de la révolution, le tribunal militaire a montré le vrai visage de la justice tunisienne, une justice mise en place par un pouvoir corrompu, qui ne cesse de tenter de remettre en selle le pouvoir corrompu dégagé par les Tunisiens un certain 14 janvier...

Telle est la triste réalité.

La pseudo justice tunisienne a montré qu'elle n'est pas constituée de juges, mais de fonctionnaires à la solde du pouvoir qui les a nommés, en l'occurrence le système Ben Ali et consort...

Ce verdict doit constituer un électrochoc pour les récalcitrants, ceux qui croient encore que la justice est capable de se prendre en charge elle-même et de se réformer de l'intérieur, par enchantement...

Certes, en démocratie, il y a une stricte séparation des pouvoirs législatif, exécutif, et judiciaire. Mais dès lors que le pouvoir judiciaire a été mis en place par un pouvoir pourri, comment peut-on raisonnablement croire que ce qu'on appelle justice va pouvoir couper court avec ses anciennes habitudes et devenir soudain honnête...

En démocratie, le seul pouvoir légitime, est celui issu des urnes

La constituante se doit de remettre à plat la justice et mettre en place un nouveau système dans lequel le juge a une légitimité, la légitimité populaire...

En effet, un juge qui est apprécié par la population a tout intérêt à rendre justice d'une façon neutre et honnête, ne fut-ce que pour pouvoir renouveler son mandat, c'est ce qui se fait notamment aux Etats-Unis

Aujourd'hui, seul le représentant du peuple a toute latitude pour élire une haute cour de la justice capable de rendre justice au nom du peuple en toute légitimité.

Tous ceux qui ont été nommés par l'ancien régime sont entachés du fait qu'ils ont soit fermé les yeux sur des pratiques douteuses, soit qu'ils ont participé à la mise en place de pratiques douteuses...

Ayons le courage de remettre à plat le système...

 

Illustration: Il fut un temps où les familles des martyrs et blessés de la révolution manifestaient, à Tunis, leur confiance en la justice mlitaire. Ce temps est désormais révolu. Et la confiance a laissé la place à la suspicion. 

 

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