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C'est l'image de la Tunisienne, modèle d'indépendance et de réussite, que l'on cherche à ternir par ces histoires de «jihad nikah» ou ces tentatives d'imposer le niqab aux petites filles.

Par Wided Ben Driss*

Depuis presque deux années, les Tunisiens ont commencé à entendre parler de sujets jamais abordés auparavant et spécialement liés aux femmes, tel que la circoncision des filles, le mariage des mineures, le voile pour les jeunes filles, les viols des petites et pour finir le «jihad nikah», une forme de prostitution sous couverture religieuse.

La femme dans le viseur des intégristes

Les Tunisiennes sont conscientes que tout cela fait partie d'un plan diabolique qui vise à rabaisser, amoindrir et humilier «la» femme tunisienne, jusque-là fière, hautaine et impassible. C'est l'image de la femme tunisienne, éduquée, libre et autonome que des mouvements rétrogrades cherchent à dégrader et à salir par ces nouveaux comportements sociaux jusque-là inconnus de notre peuple.

Plusieurs polémiques, animées par des prédicateurs rétrogrades, visent la féminité des Tunisiennes et essayent à revenir sur ses droits instaurés par le Code du statut personnel (CSP) ou à restreindre ses libertés de voyage et de circulation.

Ces sujets n'apparaissent pas de première priorité pour le peuple tunisien vivant encore les pulsations de sa révolution faite depuis près de trois ans et pas encore consommée. Et pourtant, avec le gouvernement d'Ennahdha, ils prennent fréquemment les devants de la scène.

Au prétexte que la Tunisie est un pays hospitalier, le gouvernement a, à certains moments, facilité un flux de prédicateurs moyen-orientaux véhiculant un islam «différent», pour ne pas dire dogmatique et extrémiste. Le contexte du laisser-aller généralisé dans le pays a aidé la prolifération de ces fléaux, sans que le gouvernement islamiste ne prenne des mesures efficaces pour les contrer, ce qui peut être interprété comme de la complaisance, de la complicité ou, pour rester correct, de la mauvaise gouvernance.

Les filles de Tahar Haddad et Habib Bourguiba

En fait, l'intrusion de ces prédicateurs, wahhabites et autres, a créé un clivage dans la société tunisienne fragilisée et nous devons tous empêcher qu'il atteigne la ligne de rupture, car il y va de la stabilité et de la paix civile dans notre pays.

Conscientes de ce qui se trame contre elles, les Tunisiennes vertueuses, honnêtes et libres, s'opposeront à ces plans et les feront avorter. Car c'est l'image de la Tunisienne, modèle d'indépendance et de réussite, telle que chantée par des leaders comme Tahar Haddad et Habib Bourguiba, qu'on cherche à ternir par ces histoires de «jihad nikah».

Les Tunisiennes doivent se battre pour améliorer leurs droits et seront toujours brillantes comme des étoiles très loin des ténèbres où certains dogmatiques essayent de les trainer.