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Le système politique finira par se démocratiser en Tunisie, malgré les errements irresponsables des dirigeants politiques et leurs calculs étriqués. Reste à savoir quel en sera le coût pour le peuple tunisien.

Par Aida Bouchadakh*

Les membres de l'Assemblée nationale constituante (ANC) ont été élus pour écrire une nouvelle constitution à la Tunisie.

A regarder de plus près, nous n'avons pas souvenir que le peuple tunisien avait réclamé une nouvelle constitution, il voulait tout simplement annuler les effets pervers des révisions de l'ancienne constitution et limiter les pouvoirs trop étendus du président de la république.

L'ivresse de la page blanche explique sans doute le retard de la constituante qui devait en théorie achever ses travaux dans un délai de plus ou moins un an.

Certes, aucune date limite n'avait été fixée, mais il est clair que la durée ne devait pas s'éterniser.

Nos augustes représentants devaient travailleur dur et être rémunérés selon les barèmes qui étaient en vigueur lors de leur élections. Et pour cause, ceux qui se sont présentés savaient à quoi s'attendre en termes financiers...

Or voilà que la présidence de la constituante a cru bon de revoir à la hausse les émoluments des uns et des autres, sans s'oublier bien sûr, ça va sans dire, et ce sans tenir compte des contraintes budgétaires de l'Etat.

C'est vrai que les députés doivent travailler dur, mais ce n'est pas en augmentant une personne de 100% que sa rentabilité va augmenter de 100%, il ne pourra jamais avoir plus de 24 heures par jour quoiqu'il fasse....

Il aurait fallu tout simplement engager un staff de juristes pour assister les députés dans leur mission et accélérer leurs travaux, mais bon, on ne peut demander à un médecin d'avoir des compétences en gestion...

Aujourd'hui les députés jouent les prolongations histoire d'atteindre une durée de mandat de deux ans qui leur permettraient de réclamer une prime de retraite confortable aux frais du contribuable... surtout pour ceux qui estiment n'avoir aucune chance de se faire réelire.

Sommes-nous assez responsable pour réclamer l'achèvement des travaux dans le courant du moi ? Telle est la vraie question.

Les calculs mesquins des pseudo-politiques seront certainement déjoués par les citoyens conscients de leurs droits.

Quant à ceux qui sont capable d'aller à contre-courant des appels à la haine au sein même de leur parti, ils seront certainement récompensés.

L'Histoire est en mouvement et la démocratisation du système se fera.

La question est plutôt quel sera le coût de cette démocratisation?

* Economiste.