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Aucune université tunisienne ne figure dans le top 500 des meilleures universités mondiales établi par le classement Shanghai, où l'on retrouve 4 établissements saoudiens, 3 israéliens, 1 égyptien, 1 turc et 1 iranien.

Par Ridha Hamdane*

C'est le jeudi 15 août 2013 à 7H53, heure tunisienne, qu'est tombée la dépêche tant attendue de l'AFP dans laquelle figure le classement de Shanghai des universités mondiales. L'étude porte sur 1.200 universités et ne tient compte que de 500.

Pour les critères retenus pour ce classement, nous invitons le lecteur à consulter notre article «Pourquoi les universités tunisiennes sont-elles absentes du classement de Shanghai?» sur Kapitalis en date du 25 août 2012.

Rappelons juste que chaque critère est affecté d'un facteur de pondération dont le total est égal à 100% et il est attribué à l'université classée première (Harvard) dans le top 500.

Le tableau suivant ci-dessous donne, par pays, le nombre d'université dans le top 100 affecté du coefficient de pondération dont on a déjà parlé.

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La Tunisie, comme à l'accoutumée, ne figure pas dans ce classement et la suprématie est toujours américaine. En effet, dans le top 10, il y a 8 universités américaines dont le coefficient va de 100 pour Harvard à 57,1 % pour l'université de Chicago et deux universités anglaises dont le coefficient va de 69,6 pour Cambridge à 55,9 % pour Oxford.

Dans le top 500, l'Arabie Saoudite compte désormais quatre universités (3 en 2012) classées respectivement 160, 212, 330 et 422. L'Egypte, une université à la 404e place, l'Afrique du Sud, trois, classées 257, 387 et 473e, la Turquie à la 419e place avec l'université d'Istanbul, l'Iran 491e et Israël, trois universités dans le top 100 et un total de sept dans le top 500.

Pour la médecine et la pharmacie, le classement porte sur 200 universités et le coefficient de pondération dont on a parlé plus haut est attribué aux seules universités appartenant au top 50.

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- Pour la France, trois universités dans le top 200, classées respectivement, 71e (Paris Descartes), 79e (P.M. Curie, Paris VI) et 97e (Paris XI) ;

- Singapour, une seule classée 77e ;

- Israël, deux : 121 et 169e ;

- Arabie Saoudite, 159e.

Le classement de Shanghai ne fait pas plaisir aux enseignants et surtout pas aux autorités tunisiennes car il remet en question un système qui nous classe inéluctablement en queue de peloton. A l'heure où des pays comme l'Arabie Saoudite, Singapour et l'Afrique du sud font preuve de créativité et investissent dans la recherche, nous restons en Tunisie persuadés que nous formons une «élite» qui est totalement inconnue du reste du monde.

Quant à l'enseignement, il n'y a pas dans le monde de système plus hypocritement injuste que notre système d'enseignement à deux vitesses qui fabrique d'un côté des jeunes en échec et de l'autre des parvenus car tout simplement nantis.

La vérité est souvent désagréable mais ce n'est pas pour cela qu'il ne faut pas la voir en face.

* Professeur à la Faculté de Pharmacie de Monastir, Membre de l'Académie nationale de pharmacie de France.