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Selon une enquête de Transparency International, le système judiciaire en Tunisie est très touché par la corruption, ainsi que la police et les administrations publiques. Ainsi que les partis et le système éducatif.

Par Walid Balti*

 Transparency International a publié, mardi 9 juillet, les résultats du baromètre mondial de la corruption 2013. Il s'agit de la 8e édition d'une enquête d'opinion réalisée à l'échelle mondiale et qui porte notamment sur les expériences vécues et sur les opinions sur la corruption des personnes interrogées.

Le sondage a été réalisé de septembre 2012 à mars 2013 auprès de 114.000 individus dans 107 pays (il s'agit du plus vaste échantillon sondé depuis le lancement du baromètre). Globalement, la corruption est perçue comme un phénomène très répandu mais dont l'intensité varie fortement selon la nature du système de gouvernance de chaque pays.

En Tunisie, et sur 1000 personnes interrogées, 19,9% déclarent avoir eu recours au «pot-de-vin» dans leurs relations avec au moins un des secteurs couverts par cette enquête, au cours des 12 mois précédant le sondage

Le baromètre fait aussi ressortir que 89% des sondés estiment que la corruption a stagné ou augmenté en Tunisie, contre seulement 11% qui déclarent qu'elle a baissé.

Pour la majorité des personnes interrogées (72%), l'action du gouvernement dans la lutte contre la corruption est jugée inefficace.

Les résultats obtenus par la Tunisie sont alarmants pour quasiment tous les secteurs. Les plus touchés sont le système judiciaire avec une note de 3,5 sur 5, la police avec une note de 3,9 sur 5 et les administrations publiques avec une note de 3,1 sur 5, que 75% des personnes sondées estiment comme extrêmement corrompues.

Les partis politiques (4/5) et le système éducatif (3,7/5) sont des secteurs clairement dénoncés comme étant très corrompus.

Le sondage fait ressortir également que, pour engager les pouvoirs publics à intensifier la lutte contre la corruption, plus de 40% des personnes interrogées se disent prêtes à se mobiliser dans des actions publiques telles des manifestations, pétitions...

Face à cette situation et à la lecture de ces résultats qui confirment la persistance d'une corruption endémique dans notre pays, le gouvernement est appelé à ériger la lutte contre la corruption en priorité via des actions palpables et efficaces.

* Expert en matière de gouvernance et lutte contre la corruption.

Pour lire le rapport.