morsi 7 8Les démocrates se doivent de soutenir le président Morsi non pour lui donner un blanc-seing mais pour montrer son respect de la volonté populaire issue des urnes : seule garante de l'ordre et de la sécurité.

Par Aida Bouchadakh*

L'armée Egyptienne, celle qui s'est illustrée par la perte des guerres menées contre Israël et qui a soutenu les dictateurs à la tête de l'Etat égyptien voudrait nous donner des leçons de morale.

Elle a décidé de mettre fin au mandat du président élu au suffrage universel direct Mohamed Morsi, sous prétexte qu'il n'a pas été à l'écoute des revendications d'une partie du peuple égyptien.

Certes, les prestations du président sont loin d'être parfaites, il ne reste pas moins que mettre fin à la récréation démocratique constitue un précédent dangereux qu'on ne peut tolérer sous aucun prétexte.

Il s'agit bel et bien d'un acte de haute trahison envers la population du tiers-monde en général et la population égyptienne en particulier.
Telle est la vraie portée de cet acte, sans exagération aucune.

L'armée, s'estimant sans doute détentrice de la vérité absolue s'est arrogé le droit d'annuler le résultat du vote de la majorité de la population égyptienne, sous prétexte qu'un grand nombre d'Egyptiens est opposé au président Morsi.

Par ce comportement irresponsable, l'Egypte risque de basculer dans la violence et son corolaire : la pauvreté et la misère sociale.

Il est fort à parier que l'armée égyptienne n'ayant pas digéré son éviction de la vie politique suite à la révolution a trouvé le bon prétexte pour se ressaisir à nouveau du pouvoir, d'autant que Morsi n'a pas été, semble-t-il, très accommodant et s'est montré peu enclin à fermer les yeux sur ses dépassements.

Aujourd'hui, les démocrates se doivent de soutenir le président Morsi car c'est le seul rempart contre l'anarchie et la dictature. Il ne s'agit pas de lui donner un blanc-seing mais de montrer son respect de la volonté populaire issue des urnes... à moins qu'on estime que la démocratie ne sied pas au peuple Egyptien.

* Nationale Suisse (comptabilité générale), Bruxelles, Belgique.