ghannouchi bruxelles 4 23C'est ainsi que l'on peut qualifier le récent discours de Rached Ghannouchi à Bruxelles, où il a clairement pris ses distances vis-à-vis de la pensée salafiste et condamné sans équivoque la violence, et c'est à son honneur.

Par Aida Bouchadhakh*

 

Le citoyen tunisien, impatient de voir enfin l'Etat revenu à ses prérogatives initiales à savoir le maintien de l'ordre, sera enfin entendu. Il en a assez d'un certain laxisme vis-à-vis des extrêmes, qu'ils soient de gauche ou de droite.

Il en a assez de ceux qui veulent lui dicter sa conduite et il a bien raison d'exprimer son mécontentement.

Il en a assez de ceux qui veulent prendre en otage l'avenir de ses enfants soit en organisant des grèves à répétition sans se soucier de l'intérêt du pays soit en paralysant son économie pour mieux acculer le pays

En effet, le laxisme pourrait être une stratégie électoraliste productive à première vue.

Elle pourrait nous inspirer un sentiment de plus de libertés publiques surtout pour un pays qui n'avait connu que la dictature, mais, au bout de quelque temps, les limites s'en ressentent et même politiquement ça devient contre-productif...

Nous aimons tous nos enfants, mais il y a différentes façons d'aimer, et qui aime bien châtie bien quand il le faut... Et on ne rend pas forcément service à nos enfants quand on les gatte, on finit par les pourrir...

La politique de la pêche aux voix ne peut être une stratégie, seul un discours construit, vrai, qui répond aux besoins fondamentaux des citoyens en termes de justice, de liberté et d'égalité sera audible par les citoyens qui sont loin d'être naïfs.

La classe politique a tout intérêt à soutenir cette nouvelle donne, surtout après les évènements tragiques du Jebel Châmbi et l'assassinat de l'agent de l'ordre à l'ordre à Jebel Jeloud, qui sont autant d'affronts à l'Etat.

Maintenant, nous attendons de la classe politique une certaine cohérence...

Peut–on être fermes vis-à-vis des uns et tolérants pour ne pas dire laxistes vis-à-vis des autres? Telle est la vraie question?

Au stade actuel de la construction de la future Tunisie, peut-on se permettre un tel luxe ?

* Comptable tunisienne résidente à Bruxelles, Belgique.