«Ma Tadhrabnich» («Ne me frappe pas») est le titre d'une campagne citoyenne appelant à l'arrêt de la violence policière. Elle est plébiscitée sur les réseaux sociaux.

La campagne a été lancée, mardi 9 avril, une année après les violences infligées par les policiers à des manifestants, le 9 avril 2012, à l'avenue Habib Bourguiba à Tunis.

Elle fait suite aussi à la décision unilatérale – choquante – du chef du gouvernement provisoire Ali Lârayedh, ministre de l'Intérieur au moment de ces violences, donc premier responsable de ce grave dérapage.

Cette campagne est lancée par «un groupe de jeunes», avec l'aide de personnalités publiques, notamment Bendir Man (chanteur), Nadfia Bousetta (actrice), Jawher Ben Mbarek (universitaire et activiste politique), Brahim El Gassas (député), etc.

Notre interlocutrice, interrogée par Kapitalis, n'en dira pas plus, préférant garder l'anonymat jusqu'à la diffusion de la vidéo finale où tous participants dévoileront leurs identités.

La mise en œuvre de cette campagne de sensibilisation contre la violence policière sera basée sur des vidéos, mais surtout sur des photos simples mais se passant de commentaires.

Les organisateurs comptent aller au-delà, avec des affiches publicitaires dans les rues et peut-être des passages de leurs vidéos sur les chaines télévisées tunisiennes. Mais pour le moment, c'est exclusivement sur Facebook que la campagne bat son plein.

Certains internautes critiquent cette action, dont ils n'apprécient pas la tonalité pacifiste et la posture de soumission : «Il ne manquerait plus que de demander pardon ! Œil pour œil, dent pour dent. Ils frappent nous frappons», commentent certains internautes.

Mais dans l'ensemble, la campagne semble a avoir séduit les citoyens qui saluent le travail des ces jeunes anonymes, en espérant que leur action portera ses fruits et que le message sera bien saisi par les chefs du gouvernement provisoire.

Y. N. M.