Le seul projet des islamistes tunisiens, c'est de livrer la Tunisie à la domination politico-religieuse du Qatar et de son grand-frère ennemi, l'Arabie saoudite, qui nous «exporte» son wahhabisme d'un autre âge.

Par Rachid Barnat

 Imperturbable, Ennahdha poursuit son plan: il s'attaque aux journalistes, artistes, syndicalistes, avocats, juges, intellectuels, ...

Pour le sale boulot, il dispose de ce que les Tunisiens appellent à tort «les salafistes» qui ne sont autres que la milice du parti islamiste au pouvoir qu'il lâche contre tous ceux qui déplaisent à son guide suprême ou constituent un frein à la poursuite de son programme, et qu'il appelle pompeusement les « comités de la protection de la révolution», révolution à laquelle ce parti et ses militants n'ont pas participé, faut-il le rappeler.

La guerre à la mémoire collective des Tunisiens

Ennahdha veut mettre au pas toutes les forces vives du pays et, tant qu'à faire, à ses ordres ! (Voir "Ghannouchi veut rompre avec la Tunisie moderne de Bourguiba"). 

Farhat hached est à jamais présent dans la mémoire des Tunisiens.

Farhat Hached est à jamais présent dans la mémoire des Tunisiens.

Pour cela, il veut effacer de la mémoire collective, l'histoire commune aux Tunisiens! C'est pourquoi il rejette nos fêtes nationales:

- le 9 avril, fête des martyrs pour l'indépendance;

- le 20 mars, fête de l'indépendance;

- le 5 décembre, commémoration de l'assassinat de Farhat Hached, grand résistant et grand militant qui a donné ses lettres de noblesses à l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), devenue grâce à lui un monument historique pour la Tunisie...

Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha, s'est invité, mardi, par sa milice interposée, les pseudos «comités de protection de la révolution», pour perturber la commémoration de l'assassinat du père fondateur de l'Ugtt. Avec une violence inouïe, les miliciens islamistes s'en sont pris aux syndicalistes jusqu'aux membres du bureau exécutif de cette grande institution nationale comme Samir Cheffi, Hfaiedh Hfaedh, Mouldi Jendoubi au siège même de l'organisation: à la place M'hamed Ali, au centre-ville de Tunis!

Rached Ghannouchi et Houcine Abassi le courant n'est jamais passé entre l'Ugtt et Ennahdha.

Rached Ghannouchi et Houcine Abassi: le courant n'est jamais passé entre l'Ugtt et Ennahdha.

Allant jusqu'à perturber la cérémonie de recueillement au mausolée du grand homme, où un comité d'accueil, «les enfants» de Ghannouchi, attendait les représentants de l'Ugtt. Tout un symbole, que Ghannouchi pense pouvoir abattre!

Les islamistes tunisiens, dont Ennahdha est porte-drapeau, se sont attaqués à beaucoup de symboles de notre patrie. Ils ont tenté de rejeter notre drapeau, pour le remplacer par un autre, comme ils ont tenté de rejeter notre hymne nationale, puis ils ont cherché à l'amputer du quatrain de notre poète national Abou El Kacem Chabbi, avant de reculer devant le tollé général soulevé par leur tentative!

L'objectif : dissoudre l'identité tunisienne dans une soi disant identité arabo musulmane, qui n'est autre que saoudo-wahhabite!

Un programme d'islamisation rampante de la société

Pour bâtir «sa» Tunisie, le chef d'Ennahdha veut partir d'une page blanche: formater la mémoire des Tunisiens pour y imprimer son histoire à lui ! Comme il a décidé de partir de la page blanche pour rédiger la nouvelle constitution du pays, la plus conforme possible à la chariâ, son unique programme.

M. Ghannouchi poursuit ce programme d'islamisation rampante en toute logique et sans en dévier d'un iota... C'est l'opposition qui n'a pas compris ou qui ne veut pas comprendre la logique islamiste!

En réalité, il n'y a rien à discuter avec le chef d'Ennahdha: que dire avec des gens qui nient la démocratie bien qu'ils se gargarisent de ce vocable pour duper les Tunisiens et leurs alliés occidentaux, notamment américains, assez naïfs pour les croire?

Rassemblement de syndicalistes devant le siège de l'Ugtt.

Rassemblement de syndicalistes devant le siège de l'Ugtt.

En fait, le seul projet des islamistes tunisiens, c'est de livrer la Tunisie à la domination politico-religieuse du Qatar et de son grand-frère ennemi, l'Arabie saoudite, qui nous «exporte» son wahhabisme d'un autre âge, avec l'aide du zélé ministre du culte Noureddine el Khademi.