altCardiologue et président de l’Association «Agur Tunes», l’auteur de ce témoignage évoque les violences subis par son frère, Franco-Tunisien, et l’épouse française de ce dernier, agressés par des salafistes à Bizerte.1

 

Par Dr Lotfi Larouchi


Hier (vendredi 16 août, Ndlr) à Bizerte, mon frère Jamal, en vacances dans cette ville où il possède une petite maison au cœur du quartier arabe, a été agressé et battu par des barbus qui lui ont hurlé devant sa femme et sa fille. Le motif: sa femme française et sa petite habillée à l’européenne.

Trauma crânien, arcade sourcilliaire ouverte, dos ensanglanté… ils ont fait aujourd’hui même les valises pour rentrer en France.

J’ai alerté les autorités françaises, le consulat à Bizerte, qui ont conseillé de porter plainte au procureur.
Jamel est un élu de la république française; il est conseiller régional de la Sarthe.Il a été reçu en grandes pompes au mois de mars par des représentants de l’Assemblée nationale constituante (Anc) du gouvernement tunisien. Il a visité, avec une délégation parlementaire du Parti Socialiste français toute la république. Ils ont donné 400.000 euros pour des associations de protection des femmes isolées.

Cette agression contre un représentant du peuple français est grave et sera médiatisée. Le gouvernement de M. Jebali en porte l’entière responsabilité. Par son inaction, il encourage les groupes violents et condamne le pays à une dérive violente qui peut l’entrainer dans un cycle infernal
M. Lârayedh, ministre de l’Intérieur, est soit incompétent pour ce poste sensible, soit complice des salafistes. Il doit démissionner.
Quant au gouvernement islamiste, il doit savoir que notre communauté tunisienne est outrée par ces comportements irresponsables et que le moment venu nous nous positionnerons en conséquence.
* Cardiologue et président de l’association «Agur Tunes»

1- Ce témoignage a été posté comme un commentaire dans un article paru sur Kapitalis ‘‘Tunisie. Arrestation de 6 salafistes takfiristes à Bizerte’’.