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Les doléances d’une communauté d’immigrés en quête d’interlocuteurs officiels et autorisés, qui les leur assurent une meilleure prise en charge sociale.

Par Zouheir Ben Henda*


La situation de la communauté des immigrés tunisiens en Italie est l’une des plus délicates parmi les communautés d’immigrés tunisiens en Europe.

C’est une communauté qui requiert une attention conséquente de la part des institutions et des responsables, acteurs de la politique étrangère et représentants des intérêts du citoyen tunisien, où qu’il soit de par le monde.

L’attention que requiert notre communauté est justifiée par sa vulnérabilité, car souvent soumise aux aléas d’une politique migratoire italienne intimement liée aux choix et aux surenchères politiques pratiqués par les gouvernements successifs et les différents protagonistes de la politique italienne sur le dos de l’immigré.

Des conditions de séjour et d’accueil dégradantes

Ainsi, en plus des dossiers coutumiers et requêtes en attente de réponses, pour lesquelles des initiatives ont été imaginées par monsieur le secrétaire d’État chargé de l’Immigration, il y a eu les affaires que l’on connaît depuis la révolution. Telle que l’arrivée massive de jeunes «clandestins» à Lampedusa, leur conditions de séjour et d’accueil dégradantes et inhumaines, la manière avec laquelle ils ont été traités et l’attitude de l’autorité diplomatique et consulaire à leur égard...

À ce sujet, nous rappelons que des initiatives personnelles émanant de membres volontaires et bénévoles de notre communauté, ainsi que de certains agents du corps consulaire ont permis de répondre dans un contexte tragique à un certain nombre de besoins de ces immigrés...

Pour une mise à jour des méthodes de travail

Ça a été l’occasion pour nous de découvrir et de vérifier tout l’intérêt qu’il y a à entretenir des rapports étroits de collaboration, de coordination et d’échanges continus d’informations entre, d’une part, notre communauté représentée par les volontaires et les différentes associations regroupant les immigrés et les intervenants officiels de tous bords, d’autre part.

C’est dans cette optique de coopération et de rapprochement du service consulaire que nous sollicitons la mise à jour des méthodes de travail, en invitant les responsables à adopter un moyen d’interaction continue, à travers un site web consacré de type professionnel ou, à défaut, l’adoption d’une page de réseau social virtuel tel que Facebook pour permettre au citoyen immigré de se mettre en contact direct avec l’autorité consulaire et interagir en temps réel avec elle.

Nous soulignons, à cette occasion, notre attachement à l’indépendance et à la neutralité de l’administration et refusons l’interférence des choix politiques et idéologiques des uns et des autres dans ce genre de rapport qui doit être direct et exempt de l’influence de qui que ce soit, en dehors du tissu associatif civil.

C’est ainsi, et conformément aux nouvelles valeurs de dignité et de liberté acquises après la révolution, que nous revendiquons notre droit à une citoyenneté active et participative et souhaitons vivement voir disparaître à jamais les discriminations des accueils des doléances des uns et des autres sur la base de l’appartenance à un parti qu’il soit au pouvoir ou à l’opposition.

Le centre culturel de Tunisie à Rome en question

Cela étant dit, nous demandons des éclaircissements urgents au sujet des jeunes immigrés disparus dont on continue d’ignorer le sort, et exprimons notre plus grande préoccupation et notre solidarité avec les membres de leurs familles et spécialement leurs mères dont certaines sont venues sensibiliser les uns et les autres, ici même sur le sol italien.

À ce sujet, nous déplorons la manière dont a été traité le dossier par les autorités diplomatiques et consulaires, notamment, messieurs l’ambassadeur et le consul de Tunisie à Rome. Aussi, demanderions nous une entrevue urgente avec son excellence l’ambassadeur de Tunisie à Rome pour qu’il puisse nous fournir les dernières mises à jour concernant ce sujet.

Nous déplorons la manière dont est dirigé actuellement le centre culturel de Tunisie à Rome, et souhaitons une rupture claire et nette avec les méthodes qui ont caractérisé sa gestion par le passé et demandons des éclaircissements à ce sujet dans la perspective d’une mise à niveau du système et des mesures de communication, d’encadrement et de programmation, dont il fait l’objet.

* Membre du collectif ‘‘Appel aux consulats tunisiens en Italie’’.